On croyait les réformés détachés de leurs lieux de culte: apéro à la fin des célébrations dominicales, soirée Tango à l’Eglise Saint-François et divers événements culturels. Mais le récent incident d’un pasteur «indépendant» interdit de présider un service funèbre dans l’Eglise de Fleurier (NE), relaté par le quotidien Le Matin, montre que la situation est tout autre.

«Théologiquement, les églises sont des lieux fonctionnels qui permettent le rassemblement pour le culte dominical», explique Olivier Bauer, professeur de théologie pratique à l’Université de Lausanne. «Mais dans les faits, cela fonctionne différemment. Les gens investissent beaucoup plus qu’une vertu fonctionnelle dans l’église. Par exemple, il y a le temple où ils ont vécu des moments importants de leur vie, comme leur mariage ou leur baptême. Et souvent, ils aiment y revenir lorsqu’ils grandissent ou lors d’événements particuliers, à Noël» ajoute le théologien. «On ne devrait pas s’attacher aux lieux, mais on est tous sensibles».

Concernant le cas de Neuchâtel, «le conseil paroissial n’a pas reçu de demande préalable pour que ce soit un pasteur extérieur à l’Eglise réformée évangélique de Neuchâtel qui effectue cet enterrement», explique le pasteur Christian Miaz, président du Conseil synodal de l’EREN. Alors qu’en Suisse romande, la majorité des temples appartiennent aux communes ou aux paroisses, tout événement extérieur à l’église cantonale se négocie avec les Conseils de paroisse. […]