Une décision qui suscite la critique des associations sociales européennes.

«La Hongrie contrevient aux normes internationales des droits humains», a déclaré Delma Fabian, de la Fédération européenne des associations nationales travaillant avec les sans-abri (FEANTSA), à l’agence de presse epd, à Bruxelles. «Le pays enfreint en particulier la Charte des droits fondamentaux», a souligné Delma Fabian. Selon la décision prise par le Parlement de Budapest, les communes peuvent définir des zones interdites aux sans-abri.

En principe, les sans-abri sont bannis des lieux appartenant au patrimoine culturel mondial. Ceux qui ne se conforment pas à l’interdiction sont amendés, voire emprisonnés. «Au lieu de criminaliser les sans-abri, le gouvernement hongrois devrait élaborer d’authentiques stratégies d’aide», a ajouté Delma Fabian. Des lieux d’hébergement à bas prix seraient nécessaires. «Cela ne coûterait pas plus cher que de faire intervenir la police et de mettre les SDF en prison». La FEANTSA représente plus de 130 organisations d’entraide dans une trentaine de pays d’Europe.

La Commission européenne de Bruxelles a indiqué qu’il s’agissait en premier lieu d’une affaire intérieure hongroise et que les questions concernant les sans-abri ne relevaient pas de la compétence juridique de l’UE. Delma Fabian estime pour sa part que l’UE a clairement des possibilités juridiques de faire pression sur la Hongrie. «C’est une question de volonté politique.»

La députée au Parlement européen Nadja Hirsch (FDP) a exigé une intervention de la Commission européenne et d’autres gouvernements européens, dont elle attend «qu’ils mettent fin une fois pour toutes aux pratiques du Premier ministre hongrois méprisant la dignité humaine.» Selon Hirsch, les partis chrétiens démocrates allemands sont aussi mis au défi d’agir, eux «qui, jusqu’ici, ont toujours fermé les yeux et ont toléré la ligne suivie par Orbán, même si elle est contraire au droit européen».