L’Église protestante unie de Toulon invite les paroissiens à découvrir un jardin biblique au sein du temple.
La ville de Toulon, plus connue pour sa rade et sa base navale de sous-marins et autres navires de guerre, que pour son histoire protestante, s’apprête à accueillir du 8 au 11 mai prochain le Synode national de l’Église protestante unie de France. Face à la rade de Toulon, au Palais du Commerce et de la Mer, se réuniront les quelque 200 délégués synodaux protestants et invités pour travailler sur l’organisation future de l’Église au regard de ses missions. Une session particulièrement importante, car elle décidera des grandes orientations de la vie de l’Église (ministères et formation) pour les prochaines années.
Un Synode où seront également accueillis neuf nouveaux pasteurs de l’Église protestante unie de France. Dans le rôle de modératrice, la pasteure Sibylle Klumpp, présidente du Conseil régional de l’EPU Provence-Alpes-Corse-Côte d’Azur, qui conduira les travaux de cette assemblée. Et dans celui d’aumônier, la pasteure Marie-Odile Wilson, exerçant son ministère en Corse, qui présidera le culte synodal du 11 mai.
« La communauté protestante de la région s’en félicite car c’est la première fois que l’Église protestante unie de Toulon accueille le Synode national », explique Corinne Bianquis, membre du conseil presbytéral qui pilote le projet au niveau local en assurant l’interface avec les instance parisiennes. (1) « Un vrai défi, poursuit-elle. D’autant que ce week-end de l’Ascension, précédé du 8 mai, verra passer à Toulon la flamme olympique le 10 mai, à 500 mètres du Palais du Commerce et de la Mer. Avec un spectacle de drones au-dessus de la rade le soir. Autrement dit, ces quelques jours seront bien denses à Toulon. »
Plus d’un an de préparation pour le synode 2024
Cela fait plus d’un an que l’Eglise protestante unie de Toulon se prépare pour le Synode, en partenariat avec tout le consistoire de la côte varoise (Hyères, Sanary-La Seyne et Toulon). Notamment en ce qui concerne le logement des délégués synodaux qui seront logés tant chez les paroissiens du consistoire qu’au Centre Azur de Sanary, voire au domaine de Massacan, situé dans le parc national de Port-Cros, mais aussi chez les Maristes voisins. Et pour véhiculer tout ce petit monde, des paroissiens et des mini bus prêtés par la communauté catholique.
Une église dynamique
Une mission synodale qui revêt une forme de reconnaissance pour l’Église protestante unie de Toulon qui a fêté ses 150 ans en 2020 et souhaite développer des activités nouvelles. A l’origine du temple actuel, une certaine duchesse de Broglie, de confession protestante, qui, de passage à Toulon en 1832, regrettait l’absence d’un lieu de culte réformé. « C’est ainsi que naquit le projet de créer une église protestante à Toulon. Le temple actuel fut inauguré en 1870. Situé en plein centre de Toulon, entre la gare et la mer, il est doté d’une architecture classique et d’une belle hauteur sous plafond. Le bâtiment, devenu monument historique, appartient à la ville de Toulon », précise Corinne Bianquis.
Un temple avec une belle capacité d’accueil, 220 personnes, ce qui permet d’y organiser des concerts, conférences et expositions.
Silvia ILL et Christian Badet sont les deux pasteurs à Toulon ; Christian Badet partageant son temps avec l’Eglise locale de Hyères. Quelque 200 familles fréquentent la paroisse, dont certains paroissiens vacanciers. « Notre église locale comprend une communauté polynésienne importante en raison de l’importance de la marine nationale à Toulon, d’où des échanges de pratiques différentes, tel le cantique polynésien qui accompagne chaque dimanche le temps de l’offrande », apprécie Corinne Bianquis.
Ateliers bibliques, groupes de prières…
Cherchant à élargir la communauté tout en répondant aux attentes de personnes extérieures au protestantisme en quête de spiritualité, Silvia ILL anime une fois par mois, pour compléter les ateliers bibliques et le groupe de prière, un catéchisme pour adultes.
Une Ecclésiole mensuelle à la Valette est animée par Christian Badet. Idem pour les enfants accompagnés des parents avec « un culte à quatre pattes », un samedi par mois. Quant à l’atelier biblique pour les enfants plus âgés, il compte deux groupes, l’un pour les 6 à 10 ans, l’autre pour les 10-14 ans, soit une petite dizaine d’enfants au total.
A noter que l’Église protestante unie de Toulon prête ses locaux, en semaine, à deux associations : Welcome Var qui accueille des demandeurs d’asile, les accompagne dans leurs démarches administratives et leur apprentissage du français ainsi que la Cimade. La paroisse vient, par ailleurs, de créer une page Facebook en complément du site internet bien documenté et recevant de nombreux visiteurs.
Un jardin biblique au sein du temple
Enfin, s’appuyant sur une météo propice, la paroisse toulonnaise a créé il y a maintenant trois ans un jardin biblique dans le jardin du temple. A l’origine de l’initiative, Christiane Mangiapan, conseillère presbytérale passionnée de botanique et experte en plantes bibliques (2).
Un architecte paysagiste et une équipe de jardiniers du dimanche ont renforcé l’équipe. Ont ainsi été plantés, à l’automne 2021 un olivier, un grenadier, deux vignes, un cédratier, deux myrtes et des semis de blé et d’orge. Un an plus tard, le jardin du temple accueille quatorze plantes bibliques.
« Au-delà de la symbolique de la foi, ce jardin est devenu une porte d’entrée pour la découverte de la vie de notre Eglise. C’est un outil pédagogique pour les enfants et une curiosité appréciée au niveau local par les visiteurs et le voisinage », se réjouit Silvia ILL. Car entre les séances d’Ecole biblique, les visites des écoles avoisinantes, les journées du patrimoine et les fêtes de voisins, les occasions ne manquent pas de venir le voir. Un jardin que ne manqueront pas de visiter, à l’issue du culte synodal, les participants de ce rassemblement.
(1) Église protestante unie de Toulon : 22 bis rue Picot/5bis rue d’Antrechaus – 83000 Toulon.
(2) « Les plantes de la Bible » par Christiane Mangiapan