« Il fallait faire bouger les choses et offrir des approches alternatives », explique le professeur Dominique Jaillard, historien des religions et codirecteur du programme. « Nous devons donner des moyens et répondre à une inquiétude montante de professionnels en contact avec des acteurs religieux qui ne sont pas préparés à faire face à ces situations inédites ». A l’initiative d’un réseau de chercheurs, une nouvelle formation émerge à l’Université de Genève. Son premier objectif ? Répondre aux besoins du terrain en donnant des outils pragmatiques et conceptuels.

Cette formation s’adresse aux décideurs politiques, responsables de projets internationaux, policiers, travailleurs sociaux, professionnels de la santé, dirigeants d’entreprise et responsables de communautés religieuses. Ce CAS (Certificate of Advanced Studies), « Religions et gouvernance globale: comprendre, négocier et gérer la diversité culturelle et religieuse », relève le défi d’offrir une formation pragmatique tout en donnant des outils théoriques critiques et réflexifs. « L’Université doit offrir un regard dépolitisé et éloigné des débats polémiques biaisés. Nous avons le privilège de la distance de l’historien ou de l’anthropologue», témoigne le spécialiste, « et nous devons répondre de façon concrète au processus de sécularisation qui ralentit la transmission des connaissances relatives au religieux ».