Pendant longtemps, pas question pour moi de « chômer » en vacances. Il fallait absolument visiter un jour un musée, l’autre un site exceptionnel…

Était-ce un héritage de mon protestantisme paternel, cette névrose de devoir rembourser par l’activité le cadeau gratuit de tout ce qui nous était donné par Dieu, en premier lieu sa grâce qui pourtant dans sa radicalité nous inciterait à ne pas faire plus que les lys des champs et les oiseaux du ciel qui ne sèment ni ne moissonnent ? De ma famille maternelle lorraine pour qui – traumatisée par trois guerres – il ne « faut pas gâcher » ? Pas question de perdre tout ce temps donné, toutes ces choses à découvrir ! Les vacances : un travail à faire sérieusement avec force étude des agendas de la presse locale.

Ma femme et mes filles ne l’entendaient pas de cette oreille. J’ai longtemps ressenti leur résistance à mon activisme vacancier comme une injonction au repos qui me laissait entre mauvaise conscience – les oiseaux du ciel, Stéphane ! – et frustration – mais quand même, la foire à la saucisse ! Puis mon épouse m’a converti à la grâce. Se poser sur  […]