«En prison, je me suis jeté à corps perdu dans la lecture. Je me suis ouvert au monde et j’ai remis en marche ma capacité à penser», se souvient David Vallat. Ex-djihadiste condamné en 1995 pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste», ce Français de 47 ans raconte son engagement pour le djihad et sa déradicalisation. Il était l’invité du Réseau laïque romand, samedi 26 mai, à Genève.

Alors qu’il est adolescent, David Vallat visionne le film « Nuit et brouillard ». Devant ses yeux défilent les images de la déportation des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Le documentaire provoque un déclic. « J’ai voulu aller réparer les injustices. » En 1993, à 22 ans, ce musulman décide de rejoindre les unités combattantes bosniaques. « Ce que je découvre sur le terrain va bien au-delà de ce que j’avais imaginé. Je sais alors que si je n’ai pas d’idéologie, je vais flancher. » À cette époque, David Vallat n’est qu’un « simple » croyant. Le concept de martyr mis en avant par ses frères d’armes, il l’adopte. «Désormais, je n’avais plus peur, car je savais que j’irais au paradis. »

Prise de conscience

«Premièrement, les policiers qui m’ont arrêté m’ont traité humainement, alors que mes acolytes m’avaient dit que je serais torturé.» Derrière les barreaux, David Vallat […]