La Suisse n’est plus l’eldorado de l’emploi. La marge de manœuvre des salariés s’est réduite ces dix dernières années, indique le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco). Les pourcentages d’actifs « pouvant influencer leurs conditions de travail ont diminué entre 2005 et 2015. Cela concerne aussi bien la cadence de travail (2005 : 73 %, 2015: 68 %), que les possibilités d’agir sur la manière dont s’effectuent les tâches (2005: 80,3 %, 2015: 72,1 %). On constate ainsi un recul au niveau de la mise en pratique de ses propres idées dans son travail (2005 : 61,9 %, 2015 : 48,8 %) », relève le Seco. Avec ces chiffres, tirés de la Sixième enquête sur les conditions de travail en Europe 2015, menée dans 35 pays, la Suisse rejoint le niveau européen.

Baisse de moral

La monotonie des tâches se fait particulièrement ressentir chez les salariés helvétiques, passant de 22,4% en 2005 à 32,9% en 2015. Les tâches sont moins complexes, le travail est soumis à davantage d’autocontrôle et l’apprentissage de la nouveauté se fait de plus en plus rare, comme dans le reste du vieux continent. A cela s’ajoute un stress chez 24,2% des salariés et un épuisement récurrent pour 35% des personnes interrogées, égal à la moyenne européenne. Point positif : malgré ces constats, 88% des salariés suisses se disent encore satisfaits de leurs conditions de travail, à l’image de leurs voisins européens. Quant à l’environnement de travail (bruits forts, fumées, vapeurs), il est plus favorable dans nos contrées que dans le reste de l’Europe. […]