À l’heure de l’offrande, il est désormais possible de payer en bitcoins à l’Église évangélique International Christian Fellowship (ICF) de Zurich. Le diocèse de Paris, quant à lui, est parvenu à glisser un smartphone et un lecteur de carte sans contact dans un panier en osier pour permettre les offrandes grâce à ce moyen de payement. Alors, bientôt finie la piécette glissée dans le tronc ?

« Les Suisses restent attachés aux espèces. Ils sont assez conservateurs », constate Philippe Bacchetta. Professeur de macroéconomie à la Faculté des hautes études commerciales (HEC) de l’Université de Lausanne. « Bien sûr, on constate que les Suisses ont recours à la carte pour des montants de plus en plus faibles, mais en comparaison européenne le mouvement est lent. » Et les Suisses restent aussi attachés aux grosses coupures. « Malgré les pressions internationales qui demande la suppression de la coupure de 1000fr de pour améliorer la surveillance des flux financiers, il n’est pas envisageable pour la Banque Nationale de la retirer, car elle est appréciée. » Fruit de différences culturelles ou des politiques d’encouragement menées par les banques, pour l’économiste, il est difficile d’expliquer la variété des comportements des consommateurs. « Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas lié à l’accès aux technologies ou au niveau socio-économique: regardez aux États-Unis, le billet est encore très utilisé. Payer un taxi par carte, par exemple, ce n’est pas dans les habitudes. » […]