Le texte extrait de l’évangile de Jean du 4 mai (Jean 21, 1-19)

Après sa résurrection, Jésus se manifeste à ses disciples au bord de la mer de Tibériade. Simon-Pierre, Thomas, Nathanaël, les fils de Zébédée et deux autres disciples sont présents. Pierre, reprenant son métier de pêcheur, entraîne les autres avec lui. Malgré leurs efforts, ils ne prennent rien durant toute la nuit.

À l’aube, un inconnu leur conseille de jeter leurs filets du côté droit du bateau. La pêche devient miraculeuse, évoquant pour Pierre le souvenir de son appel par Jésus. Reconnaissant son maître, Pierre se jette à l’eau pour rejoindre Jésus, tandis que les autres disciples ramènent les 153 gros poissons.

Sur le rivage, Jésus a déjà préparé un feu, du pain et du poisson. Il invite ses amis à déjeuner, soulignant sa troisième apparition après la résurrection. Lors du repas, Jésus engage un dialogue déterminant avec Pierre : trois fois, il lui demande « M’aimes-tu ? », et trois fois, Pierre répond affirmativement. Jésus lui confie alors la mission de prendre soin de ses agneaux, inaugurant son rôle de berger du futur troupeau chrétien.

Ce passage met en lumière un fondement essentiel : dans l’Évangile de Jean, la foi passe par l’amour. La vocation chrétienne ne repose pas seulement sur la croyance, mais sur la capacité à aimer véritablement, à se relever après la chute, et à servir avec humilité.

À travers ce récit de pêche miraculeuse, l’Évangile montre que Jésus vient rejoindre ses disciples dans leur vie quotidienne, leur donnant une nouvelle mission fondée sur l’amour, la vulnérabilité et la confiance.

Le texte extrait du livre des Actes du 4 mai (Actes 5.27-41)

La foi de Pierre et la sagesse de Gamaliel 

Le contexte – Le livre des Actes des Apôtres 

Le livre des Actes des Apôtres raconte l’histoire de la première Église. Elle est porteuse d’un message de vie – la résurrection du Christ – et pourtant elle se heurte à l’hostilité des autorités religieuses. Pierre est arrêté et comparaît à deux reprises devant le sanhédrin, Étienne est lapidé et Paul échappe de peu à un lynchage. 

Le récit de ce dimanche se place du côté des accusateurs et souligne l’embarras qui est le leur devant l’attitude des apôtres. Il évoque le débat au sein du sanhédrin en mettant en valeur l’intervention de Gamaliel, un sage qui avait une grande réputation de sagesse. 

Que dit le texte ? – La plaidoirie de Gamaliel

Lorsque le sanhédrin demande aux apôtres pourquoi ils continuent à parler du Christ alors qu’on leur avait demandé d’arrêter, Pierre répond : Il faut obéir à Dieu plutôt qu’à des humains. Le Dieu de nos pères a réveillé Jésus, que vous, vous avez éliminé en le pendant au bois. La puissance de vie de la résurrection est telle qu’elle donne aux apôtres le courage de la désobéissance malgré ceux qui veulent les faire taire.

Devant une telle assurance, le sanhédrin est désemparé. Il se retrouve en huis clos pour délibérer lorsqu’un sage nommé Gamaliel prend la parole pour tenir un discours plein de sagesse et de modération. Il vaut mieux relâcher les apôtres car soit ce sont des usurpateurs et ils s’effondreront tout seuls, soit Dieu est avec eux et on ne peut rien contre eux.

La sagesse de Gamaliel, qui a pris le nom de principe de Gamaliel, consiste à suspendre son jugement et attendre les fruits d’un mouvement avant de le juger. L’Église pourrait s’inspirer de cette prudence bienveillante.  

Enfin, nous pouvons entendre le témoignage bouleversant du dernier verset : les disciples se retirèrent de devant le sanhédrin, tout joyeux d’avoir été jugés dignes d’être déshonorés pour le Nom. Ils vivent la dernière béatitude qui dit :  Heureux êtes-vous lorsqu’on vous insulte, qu’on vous persécute et qu’on répand faussement sur vous toutes sortes de méchancetés, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez transportés d’allégresse, parce que votre récompense est grande dans les cieux ; car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés. C’est une chose de lire ce verset dans l’évangile, c’en est une autre de le voir mis en application. 

Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – Le petit-déjeuner du ressuscité 

Le passage des Actes souligne la foi exemplaire de Pierre qui répond au Sanhédrin qu’il ne peut se taire alors que dans l’Évangile, le dialogue entre le ressuscité et l’apôtre dans lequel Jésus demande à Pierre s’il l’aime fait référence au reniement de l’apôtre quand il avait dit qu’il ne connaissait pas Jésus.

En confiant à Pierre la charge de prendre soin de son troupeau, Jésus le relève et lui confie la mission de diriger la première Église malgré sa chute. La suite de l’histoire montre qu’il a eu raison de faire confiance à son disciple.

La différence entre le Pierre qui renie devant une servante dans la cour du sanhédrin et le Pierre qui confesse sa foi devant le tribunal met en valeur la force du pardon, de l’expérience de la résurrection et de la présence de l’Esprit avec les apôtres. 

Le texte extrait du livre de l’Apocalypse du 4 mai (Apocalypse 5.11-14)

La gloire de l’agneau immolé 

Le contexte – Le livre de l’Apocalypse

Le mot apocalypse signifie révélation. Il rapporte une révélation de Dieu accordé à un ancien appelé Jean sur l’île de Patmos dans une époque marquée par la persécution de l’Empire romain contre la première Église.

Dans le passage qui précède la séquence de ce dimanche, l’ancien voit en vision un livre écrit au-dedans et au dos, scellé de sept sceaux. Le détail écrit au-dedans et au dos se retrouve dans le Premier Testament dans le livre que devait manger Ézéchiel. Une part des écrits est cachée comme est cachée une part de l’action de Dieu dans le monde. Personne ne peut l’ouvrir de même que personne ne comprend pourquoi Dieu semble rester silencieux lorsque son Église est persécutée.

C’est alors qu’un ancien déclare que quelqu’un peut ouvrir le livre : le lion de Juda. Dans le verset suivant, ce n’est pas un lion qui reçoit le livre mais un agneau immolé. Le message du livre est que le lion est un agneau.

Que dit le texte ? – Le cantique de l’agneau immolé

Symboliquement l’agneau est le plus doux et le plus vulnérable des animaux, dans le livre de l’Apocalypse, c’est l’emblème du Christ. Le message du livre est qu’il vainqueur du dragon qui symbolise les forces du mal.

L’hymne est à l’agneau qui a été immolé. Sur la croix, Jésus est mort nu, supplicié, moqué, broyé par les pouvoirs politique et religieux. C’est pourtant lui qui est digne de recevoir puissance, richesse, sagesse, force, honneur, gloire et bénédiction. Parce que Jésus a été le plus bas, il est digne de recevoir la plus haute des louanges. Cela rappelle l’hymne de l’épître aux Philippiens : Il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort – la mort sur la croix. C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé et lui a accordé le nom qui est au-dessus de tout nom, pour qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue reconnaisse que Jésus-Christ est le Seigneur à la gloire de Dieu, le Père (Phi 2.8-11).

Dans le dernier verset, les êtres vivants disent : Amen ! Le signe de l’agneau immolé est le secret de la présence de Dieu dans l’histoire. 

Quel est le lien avec le passage de l’Évangile ? – Le petit-déjeuner du ressuscité 

Dans le Nouveau Testament, l’agneau est le symbole du Christ, mais le Jésus ressuscité demande à Pierre de prendre soin de ses agneaux. Quand elle vit sous le signe de l’agneau, l’Église est à l’image de son maître, elle est le rassemblement des hommes et des femmes qui ont en commun de s’aimer les uns les autres et d’être attachés au Christ.

Lorsque nous essayons de décrypter le livre de la présence de Dieu dans le monde, nous ne devons pas la chercher du côté des grands et des puissants mais de ceux qui sont écrasés et méprisés. Dans la persécution l’Église est témoin du Christ crucifié. 

Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Intervenant : Antoine Nouis