Notre colporteur est né le 26 janvier 1842, dans un tout petit village des Côtes-du-Nord, à Trémel. Il partage la vie des garçons de son âge, entre travaux des champs, école et catéchisme catholique en langue bretonne. Un de ses camarades s’appelle Guillaume Le Coat, jeune homme brillant, petit-fils d’un lettré breton, nommé Guillaume Ricou, Ce dernier avait accepté, peu de temps avant sa mort, d’aider le missionnaire baptiste gallois, John Jenkins, à traduire le Nouveau Testament. A la fin des années 1850, à la suite du passage du colporteur Jean-Marie Guillou, un Réveil éclate à Trémel. La fille et le petit-fils de Ricou se convertissent, et le mouvement s’étend aux amis du jeune homme comme François le Quéré ou Yves Le Pape… Nous sommes chez des pauvres, sabotiers ou menuisiers, mais relativement indépendants des propriétaires catholiques, puisqu’ils ne sont pas agriculteurs.

Le missionnaire John Jenkins comprend toute l’importance de ces jeunes gens remplis de zèle. Guillaume Le Coat, échappé de peu au séminaire, part pour l’école normale protestante de Courbevoie. Il reviendra instituteur. François Le Quéré, qui maîtrise moins bien le français, est formé sur place, à Morlaix, comme colporteur et même comme prédicateur. […]