La période dit « de l’Édit », de 1598 à 1685, est tout sauf une époque apaisée dans les relations entre catholiques et protestants en Bretagne. On est passé, comme nous l’avons dit ailleurs, d’une phase de guerre de religion classique à un ensemble d’affrontements apparemment plus feutrés, largement judiciarisés, mais qui ont pu, par périodes, déboucher sur des combats et des crimes locaux.

C’est à Rennes que les huguenots eurent le plus à souffrir de la vindicte de leurs ennemis. La communauté protestante de la capitale bretonne reste en effet titulaire d’un triste record, inégalé dans le Royaume : son temple fut brûlé ou démoli cinq fois de suite en moins d’un siècle ! A chaque fois ou presque, la recherche des responsabilités met en évidence la responsabilité des « écoliers des Jésuites ».

On connaît le rôle d’un certain nombre de congrégations dites de la « Contre-Réforme » dans la réaffirmation et le renforcement de la foi catholique. Deux d’entre elles semblent avoir joué une activité de premier plan dans l’opposition systématique aux droits difficilement concédés à la minorité huguenote. Citons, par exemple, les Oratoriens dans le Comté de Nantes, et surtout les Jésuites dans le reste de la province. […]