La région du Sahel traverse une grave crise sécuritaire depuis plusieurs années. Le Burkina Faso est l’un des pays les plus touchés dernièrement. Depuis 2019, de violentes attaques sur les villages du nord et de l’est du pays ont poussé 1,58 millions de personnes à fuir leur foyer et à trouver refuge dans d’autres régions du Burkina. On les appelle les déplacés internes. Ils sont entre 4 et 6 fois plus nombreux au Burkina qu’au Mali ou au Niger.

Derrière ces chiffres se trouvent des hommes, des femmes et des enfants qui vivent des situations dramatiques qu’ils n’ont jamais imaginé vivre.

Crise, déplacés : concrètement, ça veut dire quoi ?

De nombreux hommes, pères de famille, sont tués et les jeunes hommes sont enrôlés de force par les groupes terroristes. Dans les villages attaqués, il reste majoritairement les femmes et les enfants.

Celles-ci se retrouvent seules et ont la lourde responsabilité de gérer la famille dans un milieu étranger après qu’elles ont fui leurs villages en emportant très peu avec elles. Elles doivent trouver un logement et nourrir la famille. Elles ne peuvent même pas penser à la scolarisation des enfants car elles concentrent prioritairement leurs efforts sur la survie de la famille.

Parfois, être déplacé signifie avoir recours à des mécanismes de survie néfastes comme la criminalité ou la prostitution comme l’explique Etienne Pitroipa, président de l’association locale 2INOG, partenaire du SEL :

« Quand tu fais une semaine, deux semaines où tu n’as pas trouvé à manger, tu es tenté de trouver les voies et les moyens pour donner à manger à tes enfants. [Ces femmes] sont abusées quelques fois involontairement et […]