Depuis la nouvelle attaque militaire du 19 septembre 2023, quelque 28 120 réfugiés ont quitté le territoire du Haut-Karabakh pour rejoindre l’Arménie, selon franceinfo, mardi 26 septembre. L’Azerbaïdjan a ouvert, dimanche, la seule route reliant les deux régions, quatre jours après la capitulation des séparatistes et un accord de cessez-le-feu qui place le territoire séparatiste sous le contrôle de Bakou. La vague migratoire serait ininterrompue depuis, certains affirmant même s’être fait expulsés de chez eux. Lundi, le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, avait confirmé la promesse que les droits des Arméniens de l’enclave seraient « garantis ». L’Azerbaïdjan s’était aussi engagé à autoriser les rebelles qui rendraient leurs armes à se rendre en territoire arménien. 

Erevan, de son côté, dénonce un nettoyage ethnique de la part de Bakou dans ce territoire, disputé de longue date entre les deux nations. Les réfugiés ont raconté des récits d’exécutions de civils, de tortures, de viols et de pillages comparables aux crimes déjà commis par les soldats azerbaïdjanais il y a trois ans, précise franceinfo.

Moscou accusée d’inaction

La France, mardi 26 septembre, a soutenu par le biais de la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, à l’Assemblée nationale, que l’Azerbaïdjan serait tenu « pleinement responsable du sort des civils de l’enclave » du Haut-Karabakh. Mais elle a aussi affirmé que tout cet exode se déroulait sous l’œil « complice » de la Russie. Pour rappel, depuis 2020, 3.000 soldats russes sont déployés sur le territoire. Or, ils ne se sont pas interposés durant les combats il y a une semaine. Le Kremlin serait, selon le journaliste Vahé Ter Minassian, plus enclin à avoir de bonnes relations avec les Azerbaïdjanais, alliés de la Turquie, au détriment de son allié historique, l’Arménie.

Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, et le président azerbaïdjanais doivent se rencontrer le 5 octobre, en Espagne, en présence du président français Emmanuel Macron, du chancelier allemand Olaf Scholz et du président du Conseil européen Charles Michel.