Les priorités d’Oikocredit aujourd’hui sont plus que jamais orientées sur la promotion du rôle des femmes et le soutien à l’activité des zones rurales. Rencontre avec deux de ses responsables le 22 septembre à Lausanne, Ging Ledesma du Comité central et Nicaise Tossou, directeur du bureau Bénin-Togo.

Que faire de l’argent de l’Eglise ? Si on le place pour faire face aux imprévus, comment s’assurer qu’il n’est pas investi dans de mauvaises causes ? Lors d’un congrès du Conseil œcuménique des Eglises (COE) à la fin des années 60, de jeunes participants ont interpellé l’assemblée sur cette problématique. Ils avaient à l’esprit des événements comme la guerre du Vietnam ou l’apartheid, impliquant certaines multinationales cotées en bourse. Ainsi est venue l’idée de créer un fonds d’investissement pour les Eglises, qui puisse offrir de meilleures garanties. Et si Oikocredit (de oikos, maison en grec) n’a plus de lien confessionnel aujourd’hui, il est toujours en contact avec de nombreuses paroisses, soucieuses d’investir dans le développement.

Comment ça fonctionne ?

Oikocredit forme une communauté internationale d’investisseurs. Chacun peut souscrire des parts —à partir de 200 euros et pour la durée minimale d’une année— qui sont réinvesties dans des projets de développement. Mais l’apport financier n’est qu’un aspect, souligne Ging Ladesma d’Oikocredit international. « Ce dont les gens ont surtout besoin, c’est de savoir-faire et d’outils pour faire face aux difficultés de leur environnement et aux aléas du marché ». […]