La montée des populismes, les privations imposées par la lutte contre la pandémie ou l’impression que la société devient plus intolérante peuvent parfois donner l’impression qu’un engagement libéral revient aujourd’hui à se battre dos au mur. Cette morosité peut aussi conduire au repli et à la surenchère, à exiger des uns et des autres qu’ils partagent une doxa libérale qui me paraît une contradiction en soi.

S’engager pour les droits fondamentaux ne sera jamais facile. Augustin nous invitait à ne pas dire que les temps sont bons ou mauvais – c’est à nous qu’il appartient d’être bons. Le libéralisme porte en lui la même exigence d’action et de responsabilité individuelle. S’il peut nous sembler, non sans raison, que les valeurs que nous défendons reculent, cela ne devrait pas être un signe de désespoir pour nous, mais au contraire la preuve que, plus que jamais, les libertés ont […]