Au nom de la « démocratie directe » et dans une société de la communication généralisée grâce à Internet, il est aujourd’hui de mode de ringardiser la démocratie parlementaire. La confrontation directe d’une présidence jupitérienne et d’un peuple en colère exigeant des solutions immédiates contribue à dévaloriser le temps long de la délibération collective et du travail parlementaire. S’il est vrai que plus de transparence, de pédagogie et de procédures participatives sont incontestablement nécessaires, faut-il pour autant vouloir court-circuiter la médiation des élus et des corps intermédiaires (syndicats, partis politiques, associations) ?

En référence à la Révolution française, on parle de « cahiers de doléances ». On n’en est pourtant plus au temps où le peuple voulait […]