Méfiance envers le gouvernement, les médias, les professionnels et les experts. Défiance face aux débats actuels qui pourrait être signe d’exigence démocratique mais peut aussi entraver un retour à la normale si elle aggrave encore la tension. Absence de confiance en l’autre «qui rétrécit le champ de vision et d’action». Ceci alors que les municipales auraient pu être l’occasion «de discerner, affirmer les éléments permettant de reconstruire de la confiance, du lien social» entre solidarité de la société et responsabilité des élus.

Méfiance, défiance, confiance… jamais ces 3 termes n’ont été autant présents dans notre quotidien depuis 6 mois. Après l’épidémie, la pandémie, le confinement, la crise économique, nous voilà au moment du déconfinement en plein désarroi, ne sachant plus trop bien à qui et à quoi nous fier…
Nous avons entendu beaucoup de propos contradictoires, beaucoup d’affirmations péremptoires sous couvert d’expertise scientifique, beaucoup de propos soupçonneux sur la capacité de la population à observer des consignes simples d’hygiène et de protection, justifiant un confinement au-delà peut-être du raisonnable quand on considère les conséquences économiques et psycho-sociales, liées au grand isolement des plus vulnérables.

Car enfin, s’il est bien une notion de réciprocité, c’est celle de la fiance: foi en l’autre, en sa capacité de réagir, de s’adapter, s’engager, que ce soit de la part de ceux qui dirigent comme de leurs administrés. Et cette fiance ne peut que s’inscrire dans la durée, autrement dit la fidélité.

Ce que nous constatons actuellement, c’est une impression non d’euphorie (à l’idée que l’épidémie est derrière nous) mais de désenchantement dont l’origine n’est pas seulement à chercher me semble-t-il dans la crise économique, le nombre de morts à pleurer ou la crainte d’un retour du virus. Non, le mal est plus profond et s’exprime par ces deux mots: méfiance et défiance.

Méfiance d’abord, avec ce fort sentiment d’avoir été trompés, mal informés, voire manipulés par un gouvernement insuffisamment préparé, des médias se délectant d’informations morbides en boucle, des professionnels parlant en experts et des experts non unanimes sur la dangerosité et les mesures à prendre vis à vis de ce virus jusque là inconnu. Des croyances, sources de doute et de circonspection, se sont ainsi infiltrées dans l’esprit de nos concitoyens, autorisant peur de l’autre et comportements irrationnels, favorisant repli sur soi (des citoyens ne se sont pas autorisés à sortir du tout), rupture d’un lien social déjà fragilisé par le mouvement des Gilets jaunes et des grèves des mois précédents… On ne peut plus se fier à personne! En témoignent ces […]