On ne naît pas libéral, mais ce choix est l’aboutissement d’un cheminement éminemment individuel. C’est en tous cas vrai pour le signataire de ces lignes qui, à l’époque de la défunte (mais si stimulante) collection Alethina, avait été frappé par le parcours de Jean Chèvre, relaté dans Le chemin des Garissades, « journal d’un laïc », paru en 1976.

D’origine catholique, il avait peu à peu découvert le protestantisme et, au terme d’une patiente évolution, le protestantisme libéral qui l’avait amené à cette conviction : « L’Église de mon choix est celle de la liberté. Elle ne prétend pas détenir la vérité. Elle s’interdit de juger. Elle n’excommunie pas la brebis perdue » (p. 73).

Mon chemin a été moins douloureux, parfois tortueux mais passionnant. Issu d’une famille protestante traditionnelle mais peu pratiquante, j’ai eu la chance de rencontrer sur mon itinéraire de foi, des personnages remarquables et surtout de tendances très différentes. En premier lieu, un pasteur de catéchisme traditionnel, mais ouvert et excellent pédagogue à qui je dois beaucoup. Puis une longue fréquentation des groupes de jeunesse avec des aumôniers aux positions théologiques variées, allant de la tendance […]