Le conseil acquit un terrain bien placé dans un nouveau quartier au sud de la Vilaine, 2 boulevard de la Liberté, mais le lot valait à lui seul 24.000 francs. A la fin 1877, le pasteur s’adressa au préfet afin d’obtenir la déclaration d’utilité publique et une subvention. Finalement le secours de l’État ne représenta que 15.000 francs et tout le reste, soit près de 100.000 francs, fut fourni par des dons ou avancé par des emprunts2. Un tel effort financier prouve que l’assemblée protestante semble désormais relativement aisée : l’état nominatif de 1873 fait apparaître effectivement quelques rentiers, industriels (en particulier dans la brasserie), et fonctionnaires. Le chantier du temple se poursuivit pendant 3 ans, de 1879 à 1882. Il coûta au final un peu plus de 100 000 francs ; la majeure partie de la somme fut couverte par les subventions de la ville, du conseil général et de l’État. Le ministre des cultes avait demandé dès 1878 à la ville de prendre la direction des travaux puis la propriété du temple, mais le conseil municipal avait refusé.
Le temple protestant de Rennes est l’œuvre de l’architecte protestant brestois Abel Chabal. Abel Chabal(1844-1913) était le fils de Théophile Chabal, le premier président du consistoire de Bretagne. Il était né à Annonay, où son père était alors pasteur, a été formé à l’École des Beaux Arts de Lyon, puis à l’École des Arts Décoratifs de Paris où il collabora avec Alfred Decloux (1824-1868), inspecteur des Monuments historiques et partisan dans ses réalisations de l’école dite de l’historicisme. […]