La dernière comtesse de Laval-Vitré du XVIe siècle semble avoir attiré les critiques de ses coreligionnaires : frivole et velléitaire, elle aurait bradé l’héritage protestant breton. Sans compter qu’elle serait la cause de la mort du vieux maréchal d’Aumont qu’elle aurait en quelque sorte détourné de son programme stratégique initial. C’est en assiégeant le château de Comper, un des fiefs des Laval qui ne présentait pas grand intérêt militaire, que le commandant des troupes royales avait malencontreusement perdu la vie en 1595. La réalité est pourtant bien plus positive.
Anne de Tourzel d’Alègre était la fille de Christophe d’Alègre, seigneur de Saint-Just, un des fils du baron d’Alègre, une des plus puissantes maisons de la noblesse de France, dont les terres s’étendent entre la Normandie et l’Auvergne. La lignée des Alègre est déchiré entre branches catholiques et protestantes. Anne, qui semble être née vers 1565, est éduquée dans le protestantisme sous l’influence de sa mère, Antoinette du Prat. […]