Nous nous attacherons brièvement à ce qui a fait la renommée de Daniel de La Touche, sieur de La Ravardière, l’établissement d’une France équinoxiale au sud de l’Amazonie. Le lecteur pourra, pour plus de détails, consulter des études récentes et complémentaires comme celles de Philippe Jarnoux ainsi que celles d’autres historiens universitaires réunis par Didier Poton et Mickaël Augeron (1). Nous nous attarderons simplement à la dimension protestante de l’entreprise.

Nous avons vu que Daniel de la Touche, sire de la Ravardière, était d’abord un gentilhomme huguenot, fortement engagé au service du roi Henri IV au sein des guerres dites de la Ligue en Bretagne, le dernier conflit de religion du XVIe siècle dans le royaume, qui se clôt en 1598 par la signature de l’Édit de Nantes. Comme pour ses compagnons d’armes protestants bretons, la guerre civile se termine avec une certaine amertume. La Ravardière a sauvé sa vie, ce qui n’est pas rien, mais il a l’impression de n’être pas récompensé comme il le devrait. Henri IV a abjuré. Pour lui, « Paris valait bien une messe ». Il a couvert d’or les chefs ligueurs qui acceptaient de capituler, à commencer par le duc de Mercoeur et à peine compensé les dettes de ses fidèles amis protestants. […]