Les quatre jeunes comédiens du collectif Satori, épaulé par Fabrice Henry nous racontent par discours rapportés l’événement et font sonner du verbe les phrases du roman. La démarche et ce désir de partager cette affaire avec le public est sincère. Une adresse simple et vraie nous inclus dans cette représentation et nous prenons part à l’histoire comme si nous y étions. À travers ces mots qui percent, qui sifflent et qui bousculent, chaque détail se savoure et ajoute une épaisseur au récit. La brutalité d’une arrestation, les sensations d’une torture au commissariat, les questionnements existentiels de Fernand dans sa cellule nous parviennent avec une objectivité crue et nous parle du tragique de ces actes dénués d’humanité.
Tout est brûlant dans la vie d’Iveton : autant son feu pour les idéaux du parti communiste français, que son cœur embrasé pour sa femme Hélène. Sans décor, sans fatras, quelques chaises, des projections de journaux aux titres des attentats, des images d’archives aux jaunes saturés, des bouts de papiers, des lettres d’adieux, la force du texte portée par le collectif suffit à elle-même tant et si bien que jouer dans le noir […]