Jeanne de Maure serait née dans les années 1520, fille de François de Maure et d’Hélène de Rohan-Guéméné. Elle épouse en 1538 Jean du Quélennec, vicomte du Faou et sire du Quélennec, dont les aïeux avaient eu la charge d’amiral de Bretagne. Il avait hérité de la baronnie du Pont (L’Abbé) et de Rostrenen à la mort d’Anne de Foix, sa mère. Le couple eut trois enfants survivants : Charles, seigneur de Carnoët, qui sera à son tour baron du Pont. Sous le nom de Soubise, il deviendra un capitaine protestant et sera le premier époux de Catherine de Parthenay. Les deux autres, Jeanne et Marie, ne semblent pas avoir persévéré dans le calvinisme.
Nous ne savons rien de l’engagement religieux de Jeanne de Maure avant 1559. Sans doute devait-elle être tiraillée entre le choix de son frère, le comte Claude de Maure, dont on sait qu’il avait été pionnier de la Réforme en Bretagne, et la religion de son mari, dont rien n’indique qu’il ait abandonné le catholicisme.
Devenue veuve en 1553, Jeanne de Maure réside désormais au manoir de la Clarté, dans la paroisse de Cornillé, non loin de Vitré. C’est une châtellenie d’ancienneté, siège d’une haute justice. Cela donne à la soeur du comte de Maure toute latitude pour afficher sa foi protestante. […]