Lauvergnac n’était donc pas une place forte qui puisse apporter quelque sécurité aux premiers huguenots de l’Église de Piriac. Les protecteurs naturels de cette communauté peu connue étaient les Tournemine, barons de Campzillon. Le pasteur de Rennes, en venant célébrer en 1559 à Piriac les noces de Pierre de Tournemine et de Marie Kermarrec, avait fondé une communauté assez forte pour disposer d’un ministre du culte, mais trop faible pour résister aux persécutions qui ne tardèrent pas. Les huguenots du lieu se réunissaient dans la chapelle Saint-Fiacre dont le porche subsiste aujourd’hui.

Les Le Pennec figuraient parmi les vassaux du baron de Campzillon. Ne nous étonnons pas des consonances bretonnes des noms de famille, la presqu’île de Guérande représentait alors l’extension la plus méridionale de la langue celtique. La famille Le Pennec, anoblie en 1433 à la suite d’un fait d’armes de l’aïeul, possédait également le manoir de Kerdour, à Batz-sur-mer, le château des Lesnérac en Escoublac, et surtout la seigneurie du Bois-Jalland en Saint-Nazaire. Le manoir de Lauvergnac, en La Turballe, n’était donc qu’une de ses terres. Marc Le Pennec semble avoir très tôt embrassé la Réforme, peut-être même avant la célèbre prédication organisée par d’Andelot au château de la Bretesche.  […]