On a souvent vu Pierrot sur son croissant de lune. Rêveur, spontané avec un masque blanc et un maquillage noir qui fait ressortir la tristesse des orphelins, c’est ce genre de caractère que l’on retrouve chez les comédiens. Uniformisé par des t-shirt gris, des bretelles et des pantalons noirs, loufoque presque effrayant par le jeu, ce Quintett sort tout droit de la période de l’expressionnisme allemand.
Les personnages restent soudés comme un seul corps et fonctionnent en inter-dépendance. Le spectateur les voit évoluer dans une épopée de l’imagination où tout mouvement est prétexte à jouer. Chaque geste a un effet papillon qui emmène le collectif dans un enchaînement de mimes. Parfois, l’excitation est insoutenable et s’évacue par un son qu’on ne peut plus retenir. Ils respirent, se meuvent, expérimentent ensemble.
On imagine cette tribu, sûrement par l’absence de dialogue, primitive. Elle traverse les intempéries de la nature qui sont figurées par des sonorités auxquelles ces mimes réagissent. Elle découvre la pluie, et s’en abrite, se réjouit de se réchauffer au coin du feu, lutte contre le vent, traverse un lac à la rame. Le rythme organique du jeu fait naître […]