Le 21 novembre, un événement organisé par la Fédération de l’Entraide Protestante (FEP) a réuni plus de 80 personnes, représentant une quarantaine d’associations, pour discuter des évolutions concernant les mineurs non accompagnés (MNA). L’objectif principal était d’explorer les parcours migratoires de ces enfants, l’évolution des dispositifs les accompagnant et leurs besoins croissants.
Les mineurs non accompagnés arrivent principalement d’Afrique subsaharienne, du Maghreb, mais aussi de l’Est de l’Europe et d’Asie, notamment de l’Afghanistan. Les participants ont souligné l’augmentation du nombre de jeunes migrants, souvent de plus en plus jeunes, avec des âges désormais aussi bas que 12 à 14 ans. Cette évolution oblige les associations à s’adapter rapidement, notamment en modifiant les dispositifs d’accueil. Les jeunes de ces tranches d’âge ne peuvent plus être logés dans des appartements autonomes comme les jeunes adultes, et nécessitent un accompagnement adapté à leur fragilité.
Les jeunes MNA sont souvent confrontés à des traumatismes majeurs issus de leurs parcours migratoires. Nombre d’entre eux ont traversé des épreuves cruelles : exploitation par des passeurs, persécution, violences physiques et sexuelles, ainsi que des expériences de misère dans les camps de transit. Ces traumatismes, notamment psychologiques, compliquent l’intégration et l’accompagnement, nécessitant une prise en charge par des professionnels formés, tout en restant une priorité pour les associations de terrain.
Un autre défi majeur pour ces jeunes est de prouver leur minorité, un processus qui s’avère souvent complexe et controversé. En l’absence de documents officiels ou en raison de papiers falsifiés, beaucoup de ces enfants ne peuvent pas accéder aux dispositifs de protection de l’enfance. Ceux qui n’arrivent pas à prouver leur statut de mineur sont vulnérables, parfois laissés dans l’illégalité, sans accès à l’éducation ou au travail.
Enfin, les données sur le nombre exact de ces mineurs en France restent floues. La gestion décentralisée de la protection de l’enfance rend difficile l’harmonisation des chiffres, ce qui empêche une évaluation précise des besoins. Les associations plaident pour une meilleure prise en charge et une réforme du système afin de garantir une protection adéquate pour ces enfants vulnérables.
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Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Remerciements : Elisabeth Walbaum
Entretien mené par : David Gonzalez
Technique : Quentin Sondag