Pierre-Olivier Léchot, théologien et historien, explore le rôle complexe des protestants allemands pendant la Seconde Guerre mondiale et la contribution discrète mais significative de certaines figures, comme Ernest Leitz, dans la résistance contre le nazisme.
En 1933, de nombreux protestants allemands accueillaient favorablement l’arrivée d’Hitler, en raison de l’identification historique entre le protestantisme et l’Empire allemand. Cette adhésion initiale s’explique par une quête de renouveau national après la défaite de l’Empire en 1918. Toutefois, l’enthousiasme initial s’est transformé en résistance lorsque le régime nazi tenta de contrôler les églises protestantes et de les intégrer dans une « Église du Reich ».
Des figures protestantes ont d’abord soutenu le régime avant de s’opposer fermement à lui. La résistance s’est aussi manifestée dans les milieux libéraux protestants qui, influencés par des théologiens comme Karl Barth, ont développé une conscience critique contre le nazisme.
Le rôle de Docteur Leitz et ses actions pour sauver 86 personnes juives du nazisme sont mis en lumière. Bien que son entreprise Leica ait finalement adhéré au régime en 1942, sa décision de sauver des vies, malgré le contexte trouble, est un exemple de courage moral. Ce geste de sauvetage est comparé à celui d’Oskar Schindler, soulignant l’importance des actions individuelles face aux injustices.
Pour l’historien Pierre-Olivier Léchot les choix des Allemands comme Ernest Leitz illustrent la complexité de la morale en temps de guerre et la manière dont des actions individuelles, même limitées, peuvent avoir un impact significatif.
Production : Fondation Bersier – Regards Protestants
Remerciements : Pierre-Olivier Léchot
Entretien mené par : David Gonzalez
Technique : Horizontal Pictures