La réforme des retraites a finalement été adoptée. Après des semaines de débat parlementaire, la Première ministre, Élisabeth Borne, a décidé d’utiliser l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer sa réforme, jeudi 16 mars, déclenchant des manifestations spontanées dans le pays. Lundi, les deux motions de censure déposées vendredi dernier ont été rejetées. 

Ce recours dont dispose le gouvernement pour éviter un vote à l’Assemblée nationale a suscité de nombreuses réactions et pose de façon prégnante la question de sa propre légitimité. D’abord parce que malgré tous ses efforts, Renaissance, le parti présidentiel, n’est pas parvenu à trouver une majorité à l’Assemblée nationale pour sa réforme. L’usage du 49.3, dans ces conditions, est un réel aveu d’échec. D’ailleurs, dimanche 12 mars, à la sortie d’une réunion à Matignon, le porte-parole de l’exécutif, Olivier Véran, avait affirmé : « Nous ne voulons pas du 49-3, nous voulons transformer notre majorité relative en une majorité absolue. » Propos certes aussitôt nuancés : « Nous souhaitons qu’il puisse y avoir un vote positif pour ce […]