Le « Super Tuesday », une des journées les plus significatives des élections américaines, se déroule ce mardi 5 mars, réunissant simultanément les primaires d’une quinzaine d’Etats. Des millions d’électeurs américains vont se rendre aux urnes afin de désigner leurs candidats démocrates et républicains en vue de l’élection en novembre, rappelle BFM TV.

« Ce vote simultané a pour effet de nationaliser l’enjeu des primaires et fait donc l’objet d’une attention médiatique énorme », explique Olivier Richomme, professeur de civilisation américaine à l’université Lumière Lyon-2.

Le Super Tuesday peut faire ou défaire des candidatures. Cette journée décisive peut consacrer un candidat en lui accordant une majorité de délégués en une seule journée, ou intensifier la compétition si aucun prétendant ne parvient à remporter clairement la bataille. Mais cette année, les dés semblent être jetés.

Le match plié dès la mi-mars pour les Républicains ?

Seulement deux candidats sont en lice du côté républicain. Donald Trump, 77 ans, demeure le favori incontesté en dépit de ses déboires judiciaires. L’ancien président a écrasé la compétition en remportant la quasi-totalité des primaires organisées par son parti depuis janvier.

Nikki Haley, son unique opposante, a quant à elle connu des défaites cuisantes, mais elle reste déterminée après sa victoire symbolique à Washington.

Selon les sondages, Trump devrait remporter tous les prochains États en jeu. Les primaires peuvent en théorie s’étirer jusqu’en juillet, son équipe plus qu’optimiste prévoit même une victoire le « 19 mars » au plus tard.

Le milliardaire doit remporter au moins 1 215 des 2 429 délégués qui éliront à leur tour le candidat républicain à l’élection présidentielle cet été. En remportant huit des États ayant déjà vôté, Donald Trump a amassé près de 250 délégués, contre seulement 24 pour Nikki Haley. Le Super Tuesday joue un rôle crucial dans l’investiture, puisqu’il mettra en jeu plus d’un tiers des délégués du parti.

L’inquiétude dans le camp Biden

Dans le camp démocrate, le président-candidat Joe Biden, 81 ans, ne rencontre pas de véritable opposition. Les candidatures de l’élu du Minnesota Dean Phillips et l’auteure à succès Marianne Williamson ne représentent aucun danger tant elles ont suscité peu d’enthousiasme. Les élections de mardi sont essentiellement une formalité, une situation fréquente pour un président en exercice.

Le Super Tuesday sera néanmoins suivi de près par l’équipe présidentielle en raison de signaux inquiétants à travers le pays.

Le 27 février dernier, Joe Biden a en effet dû faire face à une contestation significative. Dans cet État à forte population musulmane et arabe, plus de 100 000 personnes ont exprimé symboliquement leur désaccord en votant de manière équivalente à un vote blanc. Cette importante fronde avait pour but de faire pression sur le président américain pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza.

Ce résultat suscite des inquiétudes pour le leader démocrate. Il y a quatre ans, Joe Biden n’avait remporté le Michigan qu’avec une maigre avance de 150 000 voix face à Donald Trump.

« Du côté démocrate, la moindre faille dans la campagne de Biden va être regardée de près », indique Olivier Richomme. Alors que les sondages lui sont défavorables, « chaque défection entame ses chances d’être réélu en novembre ».