En quoi consiste cette présidence ?

Nommée aussi Conseil des ministres de l’Union européenne, cette institution européenne de premier plan représente les gouvernements des États membres. Fondé en 1951, le Conseil de l’Union européenne coordonne les politiques des États membres dans de nombreux domaines : les politiques économique et budgétaires, l’éducation, la culture, la jeunesse et les sports, la politique de l’emploi. C’est lui également qui définit la politique étrangère et de sécurité commune de l’Union européenne ou encore adopte le budget de l’Union, conjointement avec le Parlement européen. Sa présidence est tournante : chaque État membre assure, par rotation, la présidence du Conseil de l’Union européenne pendant six mois. Le but notamment de la présidence est d’assurer une bonne coopération entre les différents Etats membres. Ainsi, gare aux raccourcis : Emmanuel Macron ne deviendra pas le président de l’Union européenne le 1er janvier.

Quelles sont les priorités de la France durant cette présidence ?

Lors d’une conférence de presse organisée à l’Elysée, le 9 décembre, Emmanuel Macron a détaillé ses ambitions. Le président souhaite œuvrer en faveur d’une « Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de ses choix et maître de son destin ». Quelques-unes de ses différentes priorités :

  • mieux maîtriser les frontières face aux défis migratoires et réformer l’espace Schengen,
  • avancer sur une politique de défense commune,
  • bâtir un nouveau modèle européen de croissance,
  • promouvoir une « souveraineté technologique » européenne, impliquant des règles budgétaires adaptées,
  • lancer un grand travail sur l’histoire européenne avec des experts indépendants pour faire face aux États qui adoptent des postures révisionnistes,
  • création d’un service civique européen « de six mois ouvert à tous les jeunes de moins de 25 ans pour un échange universitaire ou d’apprentissage, un stage ou une action associative ».

Comment se sont déroulées les précédentes présidences françaises ?

La France n’avait pas pris la tête du Conseil depuis 14 ans. En tout, depuis 1959, elle l’a exercé douze fois.
En 2008, la présidence française a été marquée par différents événements : rejet des Irlandais du traité de Lisbonne, présence des troupes russes en en Ossétie du Sud, province séparatiste de Géorgie et crise financière et bancaire liée à la faillite de la banque américaine Lehmann Brothers. Selon Yves Bertoncini, président du Mouvement européen (association de débats sur l’UE), interrogé par France télévision, la présidence 2000 a été marquée par « des querelles de copropriétaires », en soulignant les divisions entre entre Jacques Chirac et Gerhard Schröder, notamment sur « l’adhésion des pays d’Europe centrale et des conséquences à en tirer ». Peu avant la création d’une monnaie commune, l’édition 1995 était assez calme.