La guerre en Ukraine chamboule la présidentielle en France. Les macronistes réfléchissent à annuler le premier meeting de campagne d’Emmanuel Macron (qui a reçu le soutien de Renaud Muselier), initialement prévu le 5 mars à Marseille. Alors que Marine Le Pen a dit être en faveur de l’accueil des Ukrainiens, Éric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon, tous deux critiqués pour leur tropisme russe, ont condamné l’invasion de l’Ukraine.

Un premier meeting pour Macron annulé ? 

D’après les informations de France Info publiées le 23 février dernier, Emmanuel Macron, qui n’a pas encore officialisé sa candidature à la présidentielle, devait tenir son premier meeting de campagne le samedi 5 mars à Marseille. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, le lendemain (24 février), a-t-elle changé la donne ? L’invasion russe oblige les macronistes à repenser leur campagne, écrit L’Obs. La majorité réfléchirait au maintien du premier meeting dans la cité phocéenne. De même que la déclaration de candidature d’Emmanuel Macron pourrait être repensée, note l’hebdomadaire.

Marine Le Pen en faveur de l’accueil des Ukrainiens 

Faut-il accueillir les réfugiés qui fuient l’Ukraine ? C’est la question qui a été posée, vendredi 25 février, à la candidate du RN Marine Le Pen, sur BFM TV. “Bien sûr”, a-t-elle rétorqué. “On est là au cœur de la Convention de Genève […], il faut faire tout ce qui est nécessaire pour respecter cette Convention”, a-t-elle osé. La France a ratifié ce texte en 1951, lequel engage le pays à protéger sur son territoire tout étranger persécuté dans son pays. Pourtant, note Libération, le RN avait lancé une pétition en août dernier, quelques jours après l’arrivée au pouvoir des talibans à Kaboul, pour dire “non à l’accueil massif de réfugiés afghans”. “Le droit d’asile ne doit pas continuer à être, comme il l’est actuellement, le cheval de Troie d’une immigration massive, incontrôlée et imposée, de l’islamisme, et dans certains cas du terrorisme”, détaillait le texte.

Sur l’Ukraine, le raté de Zemmour 

Jeudi, jour d’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, Éric Zemmour déclarait en conférence de presse : “Je condamne sans réserve l’intervention militaire russe en Ukraine”. Il a précisé avoir “cru que Vladimir Poutine ne franchirait pas cette ligne rouge”. En décembre, rappelle France Info, il assurait que “la Russie n’envahirait pas l’Ukraine”, dénonçant au passage la “propagande” américaine. “Je rêve d’un Poutine français”, disait-il en 2018 lors d’une interview à L’Opinion. “Je suis pour l’alliance russe. Je pense que c’est l’allié qui serait le plus fiable”, martelait-il en septembre dernier sur CNews.

Mélenchon obtient les 500 parrainages

Jeudi également, le candidat insoumis a obtenu ses 500 parrainages, qui permettent de concourir à l’élection présidentielle. Le chef de file de la France insoumise rejoint ainsi Yannick Jadot, Fabien Roussel, Jean Lassalle, Nathalie Arthaud, Anne Hidalgo, Valérie Pécresse et Emmanuel Macron, précise le Huffpost. Sur l’Ukraine : souvent critiqué pour ses positions en faveur de la Russie, Jean-Luc Mélenchon a fait volte-face, déclarant dans un communiqué que “la Russie prend la responsabilité d’un recul terrible de l’Histoire. Elle crée le danger immédiat d’un conflit généralisé qui menace toute l’humanité

Muselier soutient Macron 

Dans une interview au JDD, le président de la région Sud-Paca, Renaud Muselier, a officiellement annoncé qu’il soutiendrait Emmanuel Macron. Il avait quitté Les Républicains en novembre dernier, quelques jours avant le congrès du parti. “Personne, parmi les candidats déclarés, n’est au niveau de cette élection. C’est pourquoi je soutiendrai et voterai pour Emmanuel Macron, après mûre réflexion et sans hésitation”, dit-il. La candidature de Valérie Pécresse, candidate de droite, “va entériner la mort des Républicains”, estime-t-il.