Trump réalise sous les yeux effarés des Ukrainiens et des Européens le rêve de Poutine : la Russie retrouvant son statut de puissance mondiale, perdu à la chute de l’URSS en 1991. À ses yeux d’entrepreneur milliardaire, il s’agit uniquement d’un deal à passer avec la Russie, si nécessaire sur le dos de l’Ukraine, de Zelensky et des Européens. Son objectif n’est pas de servir la grandeur de Poutine, mais uniquement celle des États-Unis, selon son slogan : Make America great again !
Pour obtenir son accord de paix, il faut d’abord un cessez-le-feu ; là où il sera nécessaire de faire pression sur Poutine pour l’obtenir, Trump le fera. Mais Vladimir pourrait grandement décevoir Donald : ce n’est que le début d’un processus qui produira agitation diplomatique et bruit médiatique, tandis que les combats et les bombardements se poursuivront.
Un signal que Poutine et Trump parviendront à un accord serait une diminution de l’intensité des attaques russes de missiles et de drones sur l’Ukraine. Pourtant, même cela ne signifierait pas que la fin de la guerre soit proche. Car Poutine ne renoncera pas à l’objectif initial de son « opération spéciale » du 24 février 2022 : la restauration de la puissance impériale de la Russie.
Que l’avenir semble sombre pour l’Ukraine : le chemin pour mener à une paix avec de véritables garanties de sécurité semble étroit et difficile. Sa population a beaucoup souffert, son armée a subi des pertes très importantes. Avec Trump marchant allègrement sur les pas de Neville Chamberlain, elle risque de vivre le triste sort d’une Tchécoslovaquie sacrifiée en 1938 sur l’autel de la paix des funestes accords de Munich.
Général de division (2s) Jean-Fred Berger pour « L’œil de Réforme »