Le verset « Ta parole est une lampe à mes pieds et une lumière sur mon sentier »  : du psaume 119 a été le chemin directeur de cette rénovation. L’idée est de transformer un lieu vénérable pour lui faire passer le XXIe   siècle, le rendre visible, beau et accueillant. Depuis la fusion des paroisses de Pentemont et du Luxembourg en 2005, de nombreuses réflexions ont été menées sur l’avenir des communautés. Il ressort des consultations que la rue Madame souhaite garder le caractère libéral qui présidait à sa fondation, lorsque Roger Hollard en a été le premier pasteur pendant 35 ans. La décision a été prise de garder le lieu de culte pour le faire grandir en répondant au besoin de beauté et de spiritualité exprimé dans le projet d’Église, car l’un ne va pas sans l’autre.

À la source, la lumière

Inauguré en 1857, le temple du Luxembourg avait bien besoin de travaux. La façade sur la rue est en pierre, d’inspiration néo-gothique, avec une chapelle au premier étage. Le rez-de-chaussée était conçu à l’époque pour des salles de classe, qui ont été supprimées lorsque l’instruction a été rendue gratuite et obligatoire. Les vitraux de la chapelle n’ont jamais été retouchés ; ils étaient en verre blanc et obscurcis au fil du temps par la saleté en haut et des tribunes qui ont totalement obturé la partie basse. De la rue, même lors des cultes du soir éclairés, il était bien difficile de soupçonner l’existence d’un temple. À l’intérieur, l’éclairage laissait aussi à désirer et était à reconfigurer entièrement. Il a fallu plusieurs années de réflexion avant que la communauté se mette d’accord sur un projet : des vitraux neufs et colorés visibles de la rue grâce à des tribunes décalées, un éclairage intérieur et une sonorisation repensés avec une électricité sécurisée et un rafraîchissement des peintures. Le tout est confié à une architecte du patrimoine et à un artiste verrier pour les vitraux. De la chaire aux sièges les plus éloignés, les couleurs s’éclaircissent et se multiplient pour symboliser la diffusion de la Parole. Les concepteurs espèrent que le bâtiment va contribuer à rendre la paroisse visible et ouverte sur l’extérieur, pour donner l’envie de franchir la porte. Afin qu’aucun paroissien n’oublie le chemin pour venir au temple, il faut souligner que toutes les activités sont maintenues rue Madame pendant les travaux (sauf les concerts), dans des salles au-dessous ou au-dessus des lieu x impactés.

Un acte de foi

Reste la question difficile du financement. Bien que prospère, la paroisse n’a pas de « trésor de guerre », car sa politique est de donner à la région l’excédent de la collecte. Une première campagne de financement a permis de lancer les travaux avant d’avoir réuni la totalité de la somme nécessaire. Il manquait encore 20 %, c’est à-dire 150 000 € le jour du premier coup de pioche ! Le président Arnaud Latscha et le trésorier Antoine Bouvatier soulignent que l’argent ne doit pas diriger le projet, qui est un acte de foi. « Nous avons un devoir de transmission, mais aussi de ne pas se contenter de ce qu’on a », disent-ils. Ils appellent donc encore aux dons, car un tel projet ne peut marcher que si chacun y adhère et s’implique, pour que le protestantisme puisse continuer à rayonner dans la cité.

Pour faire un don : Église Protestante Unie de Pentemont-Luxembourg, 58 rue Madame 75006 Paris.