Les élèves qui le pouvaient devaient se rendre au chef-lieu des communes voisines, comme Fouesnant puis Clohars, où une école de garçons avait été édifiée seulement en 1856. Signe indubitable des priorités locales, un presbytère neuf y avait été construit depuis longtemps déjà. La plupart des habitants de la région sont analphabètes au point qu’un maire de Clohars-Fouesnant a été condamné par la tribunal correctionnel de Quimper en 1884 pour avoir fait confondre à certains de ses administrés des billets de 50 francs avec d’autres valant deux fois plus !
Comme leurs voisins, les citoyens de Gouesnach auraient besoin d’une école, mais l’argent manquait cruellement.
Dès son arrivée dans la commune, le colonel Charles Hawker avait proposé d’abriter dans son manoir de Lanhuron un enseignement primaire gratuit ouvert à tous. « Le Seigneur protestant… avait sollicité il y a quelques années, l’autorisation de tenir une école dans son château et d’y établir un instituteur à ses frais » écrivait le recteur de Fouesnant à l’inspecteur d’académie, ajoutant perfidement que « monsieur Hawker compte mettre à la tête de cette école un instituteur de confession protestante, ce qui n’est pas sans déranger certains esprits […] profondément catholiques ». La délégation cantonale refusa alors fermement cette proposition et […]