Dès la première scène, le réalisateur expose un des grands problèmes de Fatima, l’intégration : on la voit, coiffée de son foulard, attendre avec sa fille pour visiter un appartement à louer. La propriétaire arrive et à la vue de cette femme voilée, déclare qu’elles ne peuvent pas visiter l’appartement car elle aurait oublié les clés ! Philippe Faucon manifestement connaît bien ce milieu de l’émigration marocaine et le traite avec empathie et respect.

Il ne tombe pas dans le style documentaire de télévision comme « Envoyé spécial » ou « Cash investigation » qui, malheureusement, ont été pris comme modèles dans La loi du marché ou, dans une moindre mesure dans Dheepan, films primés à Cannes. Là, nous avons une œuvre toute en nuances avec une caméra précise mais jamais excentrique et Philippe Faucon ne réalise pas un film à thèse mais simplement il raconte une histoire actuelle d’une femme qui se bat pour assurer l’avenir de ses enfants. Le racisme, même si il est toujours présent, n’est pas le sujet principal du film.[…]