Proposant une interprétation des textes résolument égalitaire, elle revient sur certains passages emblématiques traitant des rôles dévolus aux hommes et aux femmes, de la Genèse aux épîtres de Paul, et met en lumière quelques figures féminines majeures de la Bible.

Intervention prononcée le 22 janvier 2023 dans le cadre des cultes-conférences du Foyer de l’Âme sur le thème « Homme et Femme, il les créa »… en égalité !

Introduction

Puisque les disponibilités des invitées à ce cycle 2023 des cultes-conférences du Foyer de l’Âme m’ont conduites à en être la première intervenante, j’en profite pour soutenir d’entrée la présence d’un point d’exclamation dans l’intitulé du cycle: «Homme et femme, il les créa»: en égalité!.

C’est une affirmation, un manifeste, une conviction fondamentale parmi celles qui construisent non seulement le Foyer de l’Âme, mais l’Église protestante unie de France (et ceci n’est pas exclusif). Cette conviction a trouvé son épanouissement lorsque le synode national de l’Église Réformée, l’instance de gouvernement de l’Église, a décidé que les femmes pouvaient être reconnues comme pasteures de l’Église, au même titre que les hommes. Bien sûr, il faut du temps pour que cette reconnaissance s’inscrive sans restriction dans les mentalités, et les vieux réflexes sexistes et patriarcaux n’ont pas tous disparu, mais l’accès des femmes au ministère pastoral n’est plus une question, c’est la réalité indiscutable. C’est de là que je peux parler, avec gratitude envers celles et ceux qui ont eu le courage d’ouvrir la réflexion, puis le chemin. Ce n’est pas si ancien, 1966, et ce n’était pas si évident pour que nous nous permettions d’oublier les difficultés que les femmes des Églises luthéro-réformées ont eu à affronter pour que ce jour advienne enfin. Et cela nous engage en solidarité avec les femmes d’autres Églises qui attendent, agissent pour que l’égalité soit aussi mise en œuvre dans les diverses fonctions de leur institution.

C’est par fidélité à l’Évangile que l’Église se réforme. Cette fidélité est évaluée, interpellée par les recherches des différentes disciplines de la théologie et sollicitée par l’évolution des sociétés et du monde, non que l’Église soit à la remorque de ces évolutions mais elle se doit de les entendre, de les questionner et aussi de se laisser questionner par elles. Puisque l’Église, c’est aussi une des convictions de l’Église protestante unie de France, ne doit pas être repliée sur elle-même, ses principes, son organisation, ses traditions, son fonctionnement, sa continuité, mais elle n’est Église qu’en étant ouverte, en prise avec le monde pour y porter une parole, une Bonne Nouvelle, des questions, des propositions quant à la manière d’être humain, homme ou femme, homme et femme ensemble.

Je voudrais d’abord rendre hommage à deux femmes. La première est effectivement la première à avoir recherché dans la Bible tous les […]