La crise ukrainienne apporte de nouveaux développements tous les jours, d’où l’intérêt de prendre du recul et de rappeler quelques données fondamentales.

La contestation de la place Maïdan n’était pas dirigée contre la Russie mais contre le président Ianoukovitch et le système de corruption qui gangrénait le pays. De la même façon, l’attrait de l’Europe était surtout porté par l’aspiration à la justice. Quelles que soient les formes du gouvernement à venir en Ukraine, il devra se souvenir que la première attente du peuple est la probité. La démocratie, ce n’est pas seulement des élections libres mais surtout l’instauration d’un État de droit.
Toute situation révolutionnaire permet l’expression d’une exaspération plus large, « par procuration ». C’est ainsi qu’on peut interpréter une partie du mouvement populaire en Crimée qui profite de l’occasion pour manifester ses velléités d’indépendance.

La partition n’est jamais la solution ultime car il n’existe pas de région ethniquement pure. S’il y a une majorité de Russes en Crimée, il y a aussi des Ukrainiens, des Tatars, des Biélorusses… Quel que soit l’avenir politique de cette région, ses responsables devront prendre en compte cette diversité. Toute politique qui monte les populations les unes contre les autres ne fait que préparer les conflits de demain. […]