Entassés. C’est le mot qui caractérise le mieux les détenus en France. Leur nombre a atteint un niveau historique au 1er novembre, rapporte Le Monde. Au total, le pays compte 72 809 personnes incarcérées. Pourtant, les prisons comptent 60 698 places opérationnelles. En d’autres termes, la densité carcérale est de 120% — elle était de 115,4% l’an passé, d’après les chiffres du ministère de la Justice. 

Conséquence de cette surpopulation : plus de 2000 détenus doivent dormir sur des matelas posés à même le sol, relate le quotidien. En janvier 2020, la France a d’ailleurs été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme à cause de l’état de ses prisons. Le Monde rappelle que 56 d’entre elles affichent une densité supérieure à 150% et certains établissements dépassent 200%. 

“Conditions inhumaines”

Dominique Simonnot, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), estime auprès de l’AFP que “la surpopulation pollue tout : actuellement, dans les maisons d’arrêt, les détenus n’ont pas accès aux soins, ni aux activités ou à l’enseignement”, dit-elle. Elle affirme que “ce sont à peu près 64 000 détenus qui sont en situation de surpopulation”, soit l’équivalent “de deux ou trois par cellule, moins d’un mètre carré d’espace vital par personne, et ce vingt et une heures sur vingt-quatre, souvent entourés de bestioles”. 

Citée également par France Info, Dominique Simonnot prend exemple de la maison d’arrêt de Bordeaux-Gradignan : “J’ai vu des gens à trois par cellule avec 0,8 m2 d’espace vital par être humain”. Et d’ajouter : “Gradignan, c’est quand même une prison où les surveillants nous ont dit : ‘Moi, détenu, je ne rentrerais pas dans les cellules’ et nous ont parlé de leur détresse. Et où les détenus répondent : ‘Il faut les comprendre, ils sont à bout, on est trop’”. Elle dénonce par ailleurs des “conditions inhumaines” de détention.