Luca Bossi compare les systèmes de reconnaissance des communautés religieuses en Italie et dans le canton de Vaud (Suisse).

Comment sont régulées les communautés religieuses en Italie ?

Une soixantaine d’organisations sont reconnues par l’État, qui a la compétence en matière religieuse. Parmi elles, douze organisations confessionnelles ont signé un accord direct avec l’État, qui leur offre notamment l’accès à un financement public via l’impôt. Les vaudois du Piémont ont été les premiers à solliciter cette reconnaissance. Quarante-huit autres sont reconnues par une loi dite des « cultes admis », datant de la période fasciste. La majorité des « nouvelles » communautés, fondées et opérationnelles en Italie depuis des dizaines d’années, y compris celles nées des migrations, ne sont pas du tout reconnues. Ces multiples régimes juridiques aux critères de reconnaissance opaques génèrent de fortes disparités d’intégration des minorités…

Toutes les organisations religieuses ne disposent pas des mêmes ressources

Luca Bossi, sociologue

Quelles raisons à cette discrimination de fait, quels effets?

Toutes les organisations religieuses ne disposent pas des mêmes ressources (finances, compétences juridiques, réseaux…). Certaines, notamment les associations issues de la migration, ne sont même pas informées qu’elles pourraient accéder à des subventions. Par ailleurs, les municipalités, qui sont les premières interlocutrices de ces communautés, peuvent agir de manière totalement discrétionnaire… Ou de manière très […]