Quand j’ai essayé de penser la guerre, j’ai écrit qu’elle relevait du diabolique en ce qu’elle est irrationnelle et qu’elle n’a jamais apporté la paix et la prospérité dans un pays. La clef de lecture diabolique s’applique à l’attitude du tyran Poutine.
Dans les Évangiles, le diable n’est pas un petit bonhomme rouge et cornu avec un trident à la main, de même que Dieu n’est pas un vieillard à la barbe blanche siégeant sur un nuage. La version de la Bible Parole de vie traduit le mot grec diabolos par « esprit du mal ». Le diable est un esprit, mais aussi une puissance qui cherche à exercer une autorité sur une personne. Quand on prétend libérer un pays en bombardant des hôpitaux et des maternités, on est enfermé dans une logique dans laquelle le mal est sa propre fin. L’invasion de l’Ukraine est une faute dramatique, mais c’est aussi une erreur sanglante qui isole et affaiblit la Russie. Le tyran Poutine est dans une spirale qui l’emprisonne et le pousse à faire le mal pour le mal. Si on avait besoin d’un argument supplémentaire pour souligner la dimension diabolique de cette invasion, on peut se souvenir que l’Évangile dit au sujet du diable qu’il est le menteur et le père du mensonge (Jn 8, 44). Les observateurs en sont à se demander si le tyran Poutine n’est pas prisonnier de ses mensonges au point de croire à ses propres délires.
Combien faudra-t-il de morts ?
Comment résiste-t-on au diable ? D’abord en mettant au grand jour sa logique. Le prince des ténèbres n’aime pas la lumière. Opposer la vérité au mensonge, la réalité aux discours, ne cesser de répéter que la guerre est un crime, le contraire de la civilisation, un déni d’humanité, qu’elle n’apporte que le mal et qu’aucune raison ne saurait la justifier. Ensuite lui opposer une résistance spirituelle. Il n’est pas besoin d’être un grand prophète pour prédire que dans le long terme l’esprit de résistance des Ukrainiens sera vainqueur des chars russes. Dans la Bible, le diable est vaincu, mais c’est quand il est blessé qu’un animal féroce est le plus dangereux. La victoire ukrainienne est certaine, mais combien faudra-t-il de morts, de destructions, de blessures et de déchirures pour qu’elle advienne ?
Luther disait que la prière était le métier du chrétien. En tant qu’Église, nous n’avons que la prière à opposer au diabolique. On prête à Napoléon l’aphorisme qui dit : « Il n’y a que deux pouvoirs dans le monde. Le pouvoir de l’épée et le pouvoir de l’Esprit. Dans le long terme, l’épée sera toujours vaincue par l’esprit. »