On pleure beaucoup dans le documentaire Le Prix d’une vie, diffusé le mardi 5 décembre sur France 2 à 22h45, et en écoutant les récits poignants et déchirants des victimes de la Congrégation religieuse des Frères de Saint-Gabriel. Dans une forme d’unité en trois lieux : Le Petit-Séminaire de Chavagnes-en Paillers (Vendée), l’école Saint-Louis à Issé (Ille-et-Vilaine) et l’école Saint-Tudy à Loctudy (Finistère), la caméra suit plusieurs victimes dans leur chemin de réparation jusqu’à la réponse de l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr) ou de la Commission Reconnaissance et Réparation (pour les personnes victimes de violences sexuelles présumées commises par des membres d’instituts religieux) concernant leur indemnité.

Les témoignages de Jean-Pierre et Gérard à Chavagnes, un autre Jean-Pierre à Issé, Marie-Pierre, Raymonde et Ghislaine à Loctudy sont bouleversants. Les larmes montent aux yeux en écoutant ce que ses enfants de l’époque ont subi. Le parcours de Ghislaine est particulièrement pénible à entendre. « Une part de moi-même est morte ce jour-là à même pas dix ans », témoigne-t-elle.« Je l’ai payée toute ma vie », poursuit-elle, en racontant sa tentative de suicide et et sa longue maladie (anorexie mentale). Le téléspectateur saisit – non sans effroi – à travers les douloureux témoignages et parcours de Gérard et Ghislaine les très grandes répercussions qu’ont pu avoir les gestes odieux de ces prêtres et frères sur la vie de leurs victimes.

Silence de l’Institution

Le documentaire Le Prix d’une vie fait la démonstration du silence et des dysfonctionnements de l’Institution religieuse des Frères de Saint-Gabriel. Par exemple, quand l’une des victimes dit stop ou fugue, le frère abuseur Gabriel Girard est déplacé vers une autre école, ce qui explique que le documentaire s’intéresse à ces trois lieux. Dans ce chemin de reconstruction, les témoins se retrouvent dans des réunions, présentent leur dossier auprès des commissions et travaillent à leur réparation pour échapper à leur statut de victimes. Le documentaire les suit jusqu’au délibéré de leurs dossiers. Le Prix d’une vie dévoile ce que l’Église catholique est prête à payer en guise de réparation pour le préjudice vécu. Certains sont déçus, d’autres sont contents et veulent passer à autre chose.

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