Message aux agriculteurs

Confronté à la colère des agriculteurs, Gabriel Attal a promis de fournir des réponses et des solutions. Insistant sur le fait que “notre agriculture est une force”, “pas simplement parce qu’elle nous alimente au sens propre du terme, mais parce que elle constitue un des fondements de notre identité, de nos traditions, parce que nos agriculteurs incarnent des valeurs fondamentales et qui, lorsqu’elles sont bridées, fragilisent l’ensemble de la société. Je pense à la valeur travail, l’effort, la liberté d’entreprendre”, a poursuivi le Premier ministre. Et d’ajouter : “Il doit y avoir une exception agricole française”, à la façon d’un signe envoyé à la Coordination rurale, un syndicat qui exige une “exception agriculturelle”, souligne Public Sénat.

Fin de vie

Lors du discours de politique générale de Gabriel Attal, il a également été question de la fin de vie. Le Premier ministre a annoncé “un projet de loi sur l’aide active à mourir”, avant la fin de l’été. Sa présentation était initialement prévue en septembre dernier, mais elle a été reportée à deux reprises. “Nos compatriotes nous appellent à revoir notre droit, c’est un appel grave auquel nous devons répondre”, a commenté Gabriel Attal. En plus de cette réforme toujours en construction, il a fait part de son souhait de renforcer les unités de soins palliatifs. Son objectif : “une unité par département”.

AME

Un projet de loi pour réformer l’aide médicale d’État (AME) avait été promis par Élisabeth Borne en décembre dernier. Son successeur a affirmé qu’une réforme de ce dispositif sera mise en place “avant l’été, par voie réglementaire”. Elle se basera sur le rapport Évin-Stefanini, remis le 4 décembre 2023. “Il faut accueillir moins pour accueillir mieux”, a expliqué le Premier ministre. Aussi, il a appelé à intensifier la lutte contre l’immigration illégale, afin de “renforcer notre souveraineté nationale et européenne”.

Progression salariale

Gabriel Attal a consacré un long moment de son discours à la question de la rémunération. “Nous avons en France un paradoxe, nous avons un salaire minimum nettement supérieur à celui de nos voisins, et nous en sommes fiers, mais nous avons une part de travailleurs proches du Smic beaucoup plus importante que nos voisins. C’est un problème”, a-t-il souligné. Estimant que la concentration des aides et des exonérations pousse les employeurs à maintenir une partie de leurs salariés à un niveau de rémunération bas, il rappelle que “la progression salariale doit toujours permettre de récompenser l’effort et le mérite”“J’assume de le dire : il faut désmicardiser la France !”, a-t-il lâché. Et d’ajouter : “Nous agirons résolument pour que les branches professionnelles qui rémunèrent au-dessous du Smic remontent ces rémunérations”.

Système de santé

Gabriel Attal a également annoncé de nouvelles mesures pour pallier la pénurie des professionnels du soin. Le gouvernement prévoit la régularisation des médecins étrangers et la désignation d’un “émissaire chargé d’aller chercher à l’étranger des médecins qui voudraient venir exercer en France”. Le Premier ministre souhaite aussi accélérer le recrutement des 10 000 assistants médicaux, promis d’ici fin 2024. Leur rôle est essentiel, puisqu’ils libèrent du temps médical. Se disant prêt à restaurer les obligations de garde pour les médecins libéraux en cas d’absence de réponse satisfaisante, le Premier ministre exige que chaque département soit doté d’ici cet été d’un service d’accès aux soins (SAS). Un tel dispositif permettrait de mieux traiter les soins non-programmés. Il entend aussi prendre position sur les rendez-vous médicaux non honorés par les patients. “Quand on a rendez-vous chez le médecin et qu’on ne vient pas sans prévenir, on paye”, a-t-il déclaré. Enfin, il a ajouté que la santé mentale des jeunes serait une grande cause gouvernementale.

Formation des professeurs

Le Premier ministre a dit vouloir réformer “la formation initiale des enseignants, pour construire les écoles normales du XXIe siècle”. Cette réforme devrait être présentée au Parlement “d’ici au mois de mars”. En plus de cette annonce, le successeur d’Élisabeth Borne a listé des mesures dont il entend poursuivre le déploiement. C’est le cas, notamment, de “la décision du redoublement, [qui] sera désormais à la main de l’équipe pédagogique et les groupes de niveau commenceront à se mettre en place dès cette année dans nos collèges”. L’ex-ministre de l’Éducation entend enfin “agir sur la question des remplacements”, en s’appuyant sur le pacte enseignant. Le dispositif permet aux professeurs volontaires de prendre des missions supplémentaires contre un complément de rémunération.