Le nombre de loups en France a augmenté cette année, a-t-on appris jeudi 7 septembre auprès de la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Le bilan provisoire de 906 animaux recensés, en juillet, est passé à 1 104 après des analyses complémentaires.

L’annonce de ces chiffres à la hausse arrive alors qu’un nouveau plan loup 2024-2029 doit être présenté par le Gouvernement, le 18 septembre à Lyon, pour réguler les meutes. Les éleveurs, inquiets de la hausse du nombre de loups en France, attendent avec impatience le contenu de ce plan.

Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a indiqué à la presse que la population de loups était passée de 600 à 1 100 en l’espace de cinq ou six ans sur le territoire. L’espèce du loup gris est revenue en France par l’Italie, après avoir été exterminée dans l’Hexagone il y a près d’un siècle, explique Sud Ouest.

Dans la réserve naturelle de la haute chaîne du Jura, deux louveteaux ont été observés tout récemment, selon un communiqué de la préfecture de l’Ain. Il s’agirait du premier cas de reproduction observé depuis plus d’un siècle dans le département.

Un danger pour le bétail

Mais face à cette hausse du nombre de loups, les éleveurs ont plus de difficultés à protéger leurs troupeaux. « La concentration de meutes de loups dans certaines régions européennes est devenue un réel danger pour le bétail et, potentiellement, pour l’homme », a même affirmé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, lundi 4 septembre.

Le journal L’Humanité raconte les angoisses des éleveurs. Fin juillet, Fabienne Buccio, préfète et coordinatrice du plan loup, est allée à leur rencontre dans la commune de La Mure-Argens, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Certains, très en colère, ont exprimé leur détresse, car les mesures de protection des troupeaux génèrent du stress et un surcroît de travail.

Le coût des mesures à la charge des éleveurs augmente aussi au fil des ans, malgré de fortes subventions de l’État. Face à cette problématique, le journal La France agricole a publié un texte signé par six présidents de conseils départementaux du sud-est de la France, affirmant que le nombre d’exploitations pastorales a baissé de 20 % au cours des quatre dernières années. Cette baisse serait corrélée à la hausse des attaques de loups en France.

La polémique de l’abattage du loup

Les éleveurs demandent donc à mieux intégrer leurs attentes dans le cadre du nouveau plan loup. Ils demandent notamment à élargir le droit de tir par armes à feu en cas d’attaque. En France, le tir sur les loups est très réglementé car il s’agit d’une espèce « strictement protégée ».

Seule 19 % de la population de loups peut être abattue, et ce plafond est régulièrement presque atteint. Les associations agricoles demandent donc à ce que le statut d’espèce « strictement protégée » puisse passer à celui de « protégée », pour augmenter le plafond, explique le HuffPost.

Les associations de défense du loup soulignent, au contraire, que le plafond est déjà passé de 12 % à 19 % entre 2018 et aujourd’hui. Elles estiment que l’abattage du loup n’est pas la solution et pourrait même aggraver la situation. L’association FERUS soutient que la mort d’une bête dominante peut « déstructurer la meute » et augmenter l’agressivité. Les attaques envers les troupeaux pourraient donc augmenter, elles aussi.

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