Un  film d’une minute et de quatre vidéos de vingt secondes sont diffusés sur les réseaux sociaux et à la télévision, depuis mardi 5 mars. Ils composent la nouvelle campagne du gouvernement contre les dérives sectaires. De plus en plus de cas sont signalés dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Il en va de même dans ceux de l’éveil spirituel et de la captation économique. Préparée par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), la campagne sera diffusée pendant un mois, précise Notre Temps.

Elle vise à prévenir “les risques d’emprise et d’embrigadement” car “il est crucial de reconnaître que nous sommes tous susceptibles d’être victimes de ces dérives”, souligne la secrétaire d’État à la Citoyenneté et à la Ville Sabrina Agresti-Roubache. En effet, 25 % environ des signalements et demandes d’information adressées à la Miviludes concernent le secteur de la santé. Dans ce cadre, il s’agit d’alerter contre les pratiques de soins non-conventionnelles et les médecines alternatives. “La naturopathie, l’ostéopathie, l’hypnose, la sophrologie, le jeûne thérapeutique”, sont par exemple dans le collimateur de la campagne.

Un projet de loi 

Parallèlement à cette campagne, les “gourous 2.0” sont au cœur d’un projet de loi actuellement débattu. Dans ce cadre, le gouvernement tente d’imposer la création d’un nouveau délit de “provocation à l’abstention de soins” médicaux. Une partie de l’opposition dénonce, à ce propos, une menace pour les libertés publiques. Pour autant, le texte a été approuvé en première lecture à l’Assemblée nationale le 14 février. En plus de la santé, la campagne de communication veut rendre le grand public attentif à des dérives observées dans le domaine de la captation économique. C’est le cas de systèmes de paiement pyramidaux “relevant parfois de l’escroquerie” et de captation d’héritage.

Dans le domaine de l’éducation, les dérives sectaires peuvent par exemple concerner l’enseignement à la maison, l’enseignement dans un établissement hors-contrat ou certains extra-scolaires. Enfin sur l’éveil spirituel, la Miviludes insiste sur le fait que les signalements peuvent concerner différentes mouvances. Elle vise tout particulièrement celles “faisant état de déstabilisation des personnes, d’escroquerie, de travail dissimulé ou d’abus sexuels”. Elle parle ainsi du “néo-chamanisme” du “masculinisme”, du “féminin sacré” et du “bouddhisme”. Elle cite également “la sphère évangélique” et plus particulièrement des églises non reconnues par les grandes fédérations. 

Un danger

“Les dérives de nature sectaire mettent en danger une partie de la population ainsi que notre modèle de société”, détaille Étienne Apaire. Le secrétaire général du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (SG-CIPDR) encourage les victimes et témoins “à contacter la Miviludes”.