“Je préfère le dialogue à la confrontation […]. La confrontation, ça ne produit rien”, s’est défendu Emmanuel Macron, après les tensions ayant suivi son arrivée lors de l’ouverture du Salon de l’agriculture le samedi 24 février. Malgré les heurts causés par l’irruption d’une centaine de personnes tentant de forcer les grilles du parc des expositions de la porte de Versailles, le président de la République est parvenu à s’entretenir avec des dirigeants des syndicats agricoles. Il a ensuite improvisé deux heures de débats avec d’autres représentants des syndicats, accoudé à une table. Au cours de cette discussion, il a fait plusieurs annonces, qui restent à préciser comme l’indique La Croix, afin de calmer la colère des agriculteurs. Retour sur ces différentes propositions.

“Des prix planchers”

Emmanuel Macron a dit souhaiter mettre en place “des prix planchers qui permettront de protéger le revenu agricole”. Comme indiqué par nos confrères du Point, cette mesure prendrait place dans le cadre de la préparation d’une nouvelle loi visant à encadrer les relations avec les acteurs de l’alimentation. Ce concept sera établi en s’appuyant sur l’indicateur des coûts de production agricole, pour lequel chaque filière agricole a dû parvenir à un consensus afin de quantifier les dépenses faites par les agriculteurs. Face à cette annonce, La France insoumise a exprimé sa satisfaction, en précisant : “La lutte paie.”

Un “plan de trésorerie d’urgence”

Le chef de l’État a également évoqué ce qu’il appelle un “plan de trésorerie d’urgence”. Il précise : “Dès la semaine prochaine, les ministres ici présents avec moi (le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, et la ministre déléguée, Agnès Pannier-Runacher), avec leur collègue de l’Économie et des Finances (Bruno Le Maire), rassembleront les banques et l’ensemble des secteurs pour pouvoir mettre en place ces plans de trésorerie.”

La question des pesticides

Le Président a redit sa volonté d’éviter la prohibition précoce des pesticides en France par rapport aux autres pays de l’Union européenne afin de prévenir une modification de la concurrence. Ainsi, il prévoit que l’agence de sécurité sanitaire française, l’Anses, maintiendra sa synchronisation avec le calendrier européen et ne proclame pas d’interdiction nationale avant les pays voisins.

Reconnaissance de l’agriculture et de l’alimentation dans la loi

Enfin, le chef de l’État a souligné son souhait d’inscrire dans la loi la reconnaissance de l’agriculture et de l’alimentation “comme un intérêt général majeur de la France”.

En conclusion de toutes ces annonces qui restent à préciser, Emmanuel Macron a également déclaré qu’il convoquerait une réunion à l’Élysée dans un délai de trois semaines, afin de réunir “l’ensemble des organisations syndicales, l’ensemble des filières agricoles” pour répondre à la colère des agriculteurs, qui gronde depuis de nombreuses semaines.