La Joie dans les écritures bibliques
Être de bonne humeur est un état universellement apprécié et chaque langue possède des mots variés pour le décrire. En hébreu biblique, des termes comme « simcha », « sason » ou « guil » sont utilisés, tandis que le Nouveau Testament en grec utilise « chara », « agalliasis » et « euphrosyne ». Chaque mot a sa particularité, mais tous expriment le sentiment de bonheur et de joie. Ce qui rend ces mots bibliques intéressants, c’est leur capacité à identifier les sources de joie et à montrer comment ce thème est omniprésent dans le récit biblique.
La Bible commence avec Dieu déclarant que le monde est « très bon », et les gens ressentent de la joie en admirant la beauté de la création, les récoltes abondantes, ou lors des mariages et avec leurs enfants. Les psaumes déclarent que le vin réjouit le cœur de l’homme et des proverbes comparent la joie de l’odeur du parfum à celle qu’apporte un bon ami. Toutefois, l’histoire humaine n’est pas exempte de tragédies, et le récit biblique montre un monde corrompu par l’égoïsme, la mort et le deuil.
L’attitude de joie face aux épreuves
La foi biblique propose une perspective unique sur la joie, vue comme une attitude fondée non sur les circonstances heureuses, mais sur l’espérance en l’amour et les promesses de Dieu. Par exemple, les Israélites chantent de joie après avoir été libérés de l’esclavage en Égypte, bien qu’ils soient encore dans le désert. Leur joie démontre que la joie du peuple de Dieu n’est pas déterminée par leurs combats présents mais par leur destin futur. Plus tard, sous l’oppression d’empires étrangers, le prophète Ésaïe prédit un jour où Dieu suscitera un autre libérateur, et les exilés reviendront à Sion avec des cris de joie.
Ce schéma se répète avec la naissance de Jésus de Nazareth, annoncée comme une « bonne nouvelle » qui serait une grande joie pour tous. Jésus, rempli de joie par le Saint-Esprit, enseigne à ses disciples de se réjouir même en étant persécutés à cause de lui, car leur récompense sera grande dans les cieux. Après sa mort et résurrection, Jésus envoie ses disciples annoncer la bonne nouvelle qu’il est le roi ressuscité du monde.
La joie au cœur des premières communautés chrétiennes
Les premières communautés chrétiennes sont connues pour la joie qu’elles manifestent même en temps de persécution. Paul, emprisonné à Rome, manifeste la joie malgré la perspective de son exécution, convaincu que cette joie est un don de l’Esprit de Dieu, un signe de la présence de Jésus suscitant l’espoir au milieu des épreuves. Croire que Jésus a vaincu la mort par son amour fait de la joie une réaction naturelle dans toutes les circonstances.
Cependant, cette joie n’ignore pas la tristesse ou la douleur. Paul exprime souvent son chagrin, que ce soit en raison de l’éloignement de ses proches, de la perte d’amis ou de sa propre liberté. Il dit : « attristé, mais toujours joyeux », montrant qu’il ne nie pas sa douleur mais choisit de faire confiance à Jésus pour que cette peine ne le domine pas. La joie chrétienne n’est pas une suppression de la tristesse, mais une décision mûrie, basée sur la foi et l’espérance dans la puissance de vie et d’amour de Jésus. C’est là le véritable sens de la joie biblique.
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