La sagesse dans les livres de Proverbes, Ecclésiaste et Job
Dans l’étude des trois livres de sagesse de la Bible – Proverbes, Ecclésiaste et Job – chacun pose la question centrale de ce qu’il faut pour bien vivre dans ce monde. Proverbes, que l’on peut assimiler à une jeune enseignante brillante, encourage à rechercher activement la sagesse, un attribut de Dieu imprégné dans la réalité. Elle est convaincue que la sagesse garantit une vie couronnée de succès. Ecclésiaste, en revanche, se présente comme un critique d’âge mûr, plutôt cynique, qui déclare que la sagesse ne garantit pas le succès et que la vie sous le soleil n’est que vanité.
Les constats troublants de l’Ecclésiaste
Pour comprendre Ecclésiaste, il faut réaliser qu’il y a deux voix dans ce livre : celle de l’enseignant, surnommé le critique, et celle de l’auteur, qui recueille les paroles du critique et donne le mot de la fin. L’auteur veut bouleverser notre vision du monde, et pour cela, il laisse le critique explorer trois aspects troublants de l’existence.
Le premier aspect est la marche du temps. Le critique observe qu’une génération s’en va, une génération vient, mais la terre subsiste toujours. À l’échelle cosmique, notre existence est aussi éphémère qu’un battement de cils. Les étoiles naissent, meurent, les planètes se forment et disparaissent. Cette perspective rend notre vie éphémère et insignifiante, comme un souffle. Le deuxième constat troublant est que nous allons tous mourir. Le sort des humains et des bêtes est identique : tous vont au même endroit. La mort ne distingue pas entre le juste et le méchant, le bon et le pur ou l’impur. Le cœur des humains est rempli de mal et de folie, puis ils vont chez les morts.
Le troisième aspect est le caractère aléatoire de la vie. Contrairement aux Proverbes où un lien de cause à effet entre le bien et la récompense est clair, le critique d’Ecclésiaste note que la réalité montre des revers. Il attribue cela à la chance, observant que les plus rapides ne gagnent pas toujours la course, et les plus courageux ne remportent pas forcément la victoire. La vie est imprévisible et échappe à notre contrôle, rendant futile toute tentative de la maîtriser.
La métaphore de la fumée et la sagesse aaradoxale
Tout au long du livre, le critique utilise la métaphore de la fumée pour relier ces éléments troublants. La vie, comme la fumée, est à la fois belle et mystérieuse, changeante et insaisissable. Elle semble solide, mais se dérobe entre les doigts et, comme un brouillard épais, rend tout flou. En lisant entre les lignes, le critique ne dit pas que la vie n’a pas de sens, mais que son sens n’est jamais totalement clair. La vie est déroutante, déconcertante et insaisissable.
Face à cette réalité, le critique commence par admettre la thèse des Proverbes : il est bon d’apprendre la sagesse et de vivre dans la crainte de l’Éternel. Cependant, il reconnaît que cela ne garantit pas le succès. Il conseille donc d’arrêter de vouloir tout contrôler et de prendre les choses comme elles viennent. La seule chose sur laquelle nous avons vraiment le contrôle est notre attitude dans l’instant présent. Il invite à cesser de s’inquiéter et à profiter des bonnes choses simples de la vie, comme une bonne conversation, le soleil sur le visage ou un bon repas avec des proches.
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