Le droit du premier-né dans la Bible
Tout au long de l’histoire, diverses sociétés ont été dirigées par des rois et autres souverains, qui transmettaient leur pouvoir et leur héritage à leur fils aîné, une pratique connue sous le nom de « droit du premier-né ». Cette tradition s’appliquait également aux familles ordinaires, où les pères transmettaient leur autorité au premier-né, considéré comme l’héritier légitime. Cependant, l’histoire a souvent montré que les premiers-nés abusaient de leurs droits, les utilisant à des fins personnelles, ce qui entraînait des conflits et de la violence.
La Bible a vu le jour dans une culture où le droit du premier-né était la norme sociale. Cependant, Dieu bouleverse systématiquement cette norme culturelle en choisissant souvent le cadet ou le dernier-né pour bénéficier du droit d’aînesse. Par exemple, dans l’histoire de Caïn et Abel, Dieu élève le second-né Abel au-dessus de son frère aîné Caïn. Plus tard, Dieu déclare que la bénédiction et l’héritage iront à Isaac, le deuxième enfant d’Abraham, au lieu d’Ismaël, le premier-né. De même, Dieu promet que le plus jeune, Jacob, aura autorité sur son frère aîné, Ésaü, et héritera de la bénédiction divine.
La redéfinition du pouvoir par Jésus
Ce schéma se poursuit lorsque le peuple d’Israël choisit un roi. Le peuple choisit Saül, un homme grand et fort, comme roi, mais Dieu choisit David, le plus jeune d’une famille de basse condition, comme successeur de Saül. Pour le Dieu de la Bible, le droit d’aînesse n’est pas nécessairement octroyé à ceux qui sont les premiers ou les plus importants. Dieu remet constamment en question les échelles de pouvoir et de valeurs établies par l’homme.
Cependant, cette inversion des normes culturelles ne met pas fin à tous les conflits dans la Bible. Souvent, les aînés sont furieux d’avoir été écartés, et les jeunes frères qui bénéficient du droit d’aînesse abusent aussi souvent de leur pouvoir. La majeure partie des guerres et des conflits dans la Bible sont présentés comme des rivalités au sein d’une même fratrie. Ces conflits incluent non seulement la violence entre frères, comme Caïn qui tue Abel, mais aussi les rivalités entre tribus et nations descendant de ces frères. En suivant les généalogies bibliques, on voit que tout le monde est lié par le sang, ce qui rend ces conflits familiaux à grande échelle inévitables.
Jésus, le premier-né de la création
Les premiers disciples de Jésus l’appelaient le « premier-né de toute la création ». Cette déclaration décrit son statut dans le Nouveau Testament, où Jésus est présenté comme Dieu devenu humain, le Fils éternel de Dieu qui a amené la création à l’existence et qui est investi de toute autorité. Donc, si une personne mérite le droit d’aînesse suprême, c’est bien Jésus. Cependant, Jésus redéfinit le pouvoir royal de Dieu en déclarant que pour être le premier, il faut devenir le dernier, et que ceux qui ont une réelle autorité sont ceux qui servent les autres.
Cette redéfinition du pouvoir est illustrée dans un des premiers poèmes chrétiens parlant de Jésus. Malgré sa nature divine, Jésus n’a pas exploité son égalité avec Dieu pour son propre intérêt. Au contraire, il s’est dépouillé de son statut et de son pouvoir pour devenir un serviteur. Il a fréquenté les pauvres et s’est mis à leur service. Au lieu de se battre contre ses rivaux, il s’est mis à leur service, démontrant que le véritable pouvoir se manifeste dans l’amour et le don de soi.
Jésus a reproché aux dirigeants d’Israël d’utiliser leur pouvoir pour leur propre intérêt, ce qui a entraîné sa mort. Les dirigeants, comme des fils aînés en colère, ont usé de leur pouvoir pour faire exécuter Jésus. Mais Jésus, étant le premier-né de la création, a triomphé de la mort. Ressuscité, il est devenu le souverain du ciel et de la terre, partageant son autorité et sa bénédiction avec ses disciples. Jésus a créé des communautés qui redéfinissent le pouvoir à sa manière, mettant de côté les rivalités pour vivre en frères et sœurs dans une nouvelle famille royale.
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