L’espérance : Un état d’anticipation essentiel
L’espérance est un concept fondamental et universel, particulièrement souligné dans la Bible. Elle représente un état d’anticipation d’un avenir meilleur, souvent rempli de tension et d’expectative. Dans l’Ancien Testament, deux termes hébreux principaux traduisent l’espérance : « yachal » et « qavah ». « Yachal » signifie simplement attendre, comme dans l’histoire de Noé attendant la décrue des eaux du déluge. « Qavah », en revanche, implique une attente pleine de tension, semblable à une corde tendue jusqu’à son point de rupture. Cette tension symbolise l’état d’expectative dans lequel on se trouve en attendant la réalisation de quelque chose.
Le prophète Isaïe utilise cette notion en comparant Dieu à un agriculteur plantant une vigne et espérant une bonne récolte. Michée, un autre prophète, parle d’agriculteurs espérant que la rosée du matin arrose la terre. Ces exemples montrent que dans l’hébreu biblique, l’espérance est liée à l’attente d’un avenir meilleur, souvent dans des périodes de crise.
L’espérance des prophètes et des psaumes
Les prophètes d’Israël, malgré les périodes sombres et de destruction, ont toujours exprimé leur espérance en Dieu. Isaïe, par exemple, déclare placer sa confiance en Dieu même lorsque celui-ci semble caché. Cette espérance n’est pas fondée sur des circonstances favorables, mais sur la personne de Dieu lui-même. Dans le livre des Psaumes, l’espérance est un thème récurrent, apparaissant plus de 40 fois. Le Psaume 130, par exemple, exhorte Israël à espérer en Dieu car c’est lui qui libérera Israël de toutes ses fautes.
Contrairement à l’optimisme, qui est le choix de voir le meilleur dans n’importe quelle situation, l’espérance biblique repose sur la confiance en Dieu malgré des circonstances souvent désespérées. Le prophète Osée, face à l’oppression étrangère, affirme que Dieu peut transformer une vallée de troubles en une porte d’espérance, rappelant ainsi les moments où Dieu a délivré Israël dans le passé.
L’espérance chrétienne et la résurrection
Dans le Nouveau Testament, les premiers disciples de Jésus ont cultivé cette manière d’espérer. Ils croyaient que la vie, la mort et la résurrection de Jésus étaient la réponse de Dieu au mal et à la mort. La résurrection de Jésus, en particulier, a ouvert la porte à une nouvelle espérance, décrite par le mot grec « elpis ». L’apôtre Pierre affirme que la résurrection de Jésus a suscité une « espérance vivante », offrant la possibilité de renaître et de devenir une nouvelle humanité. Paul, quant à lui, déclare que la bonne nouvelle de Jésus annonce l’espérance de la gloire.
Cette espérance chrétienne n’est pas limitée aux individus mais englobe l’univers tout entier. Les apôtres croyaient que la résurrection de Jésus était un avant-goût du plan de Dieu pour la création entière. Paul écrit que la création elle-même sera libérée de la corruption et jouira de la liberté lorsque les enfants de Dieu seront glorifiés. L’espérance chrétienne est ainsi caractérisée par une attente audacieuse de la délivrance de l’humanité et de l’univers du mal et de la mort.
Contrairement à l’optimisme basé sur des prévisions humaines, l’espérance biblique est un choix de croire que Dieu manifestera un avenir aussi surprenant que la résurrection de Jésus. Elle regarde vers le passé, vers les actions de Dieu, pour se projeter dans le futur et attendre la réalisation de ses promesses.
Production : BibleProject – bibleproject.com
Cette vidéo est une rediffusion du 20 mai 2020.